Les milieux de défense des locataires (ASLOCA, RPSL, associations d’habitant-es), les partis de gauche (PS, Vert-e-s, SolidaritéS, Union Populaire) et les syndicats (SIT, SSP) ont déposé ce matin le référendum contre la loi 13’539.
Pour rappel, ce référendum a été lancé à la suite de la décision du Grand Conseil de voter en faveur du déclassement de la zone de Seymaz-Sud, située à Chêne-Bourg. Alors que ce secteur devait être aménagé selon le régime de la zone de développement 4A (ZD) et accueillir des logements à loyer abordable, le Grand Conseil avait choisi en septembre de recourir à la zone ordinaire 3 (ZO) et adopté une loi en ce sens. Sous prétexte d’accroître la densité du quartier, ce choix vise en réalité à permettre aux promoteurs de s’affranchir des règles régissant la zone de développement.
La ZD impose des règles en matière de contrôle des loyers mais aussi sur le type de logements construits. Densifier en ZO plutôt qu’en ZD est un choix politique qui privilégie la spéculation au détriment des besoins de la population et de la qualité future du quartier.
Déclasser en zone ordinaire, c’est laisser le champ totalement libre aux propriétaires et aux promoteurs.
Ceci signifie construire peu et construire très cher : donc perdre un secteur pour lutter contre la crise du logement en renonçant à des logements qui répondent aux besoins de la majorité de la population. Des appartements de 5 pièces situés dans des zones comparables se vendent aujourd’hui au-delà de 2 millions ! Comme le secteur Seymaz-Sud est particulièrement bien situé, les futurs logements seront vendus et loués peut-être plus chers encore. Ces terrains sont en effet placés à côté d’une gare du Léman express, le long de la Seymaz, une rivière renaturée, un lieu particulièrement prisé. Un magnifique endroit qui permettra de réaliser des logements à plusieurs millions de francs. Ainsi, les investissements de la collectivité serviront aux profits des promoteurs et propriétaires. Une sorte de détournement de fonds publics.
En réalisant ce coup de force alors que le taux de logements vacants est catastrophiquement bas, les spéculateurs veulent faire leur beurre de la pénurie, en contournant toutes les règles destinées à lutter contre la spéculation.
Le dépôt de ce référendum est un premier pas pour bloquer ce déclassement dangereux pour Genève et pour son développement.