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Serrer le corset jusqu’à faire exploser les services publics ? C’est NON !

Après plusieurs semaines à arpenter les rues du canton, un large comité référendaire, composé d’associations, de partis et de syndicats a récolté les signatures nécessaires à l’aboutissement du référendum contre les « lois corsets ». 6383 signatures ont été déposées aujourd’hui pour s’opposer au démantèlement consciencieux des services publics et des prestations à la population mené par une large majorité de droite du Grand Conseil. Avec les lois corsets, la droite exige qu’en cas de budget déficitaire, aucun poste permanent supplémentaire, à l’exception des postes d’enseignant-es relatifs à la hausse des effectifs scolaires, ne puisse être créé à l’État. La croissance des charges devrait être globalement limitée à l’augmentation démographique.

Pourtant, les comptes 2024 semblent présenter une nouvelle fois des excédents considérables, de l’ordre de 500 à 600 millions de francs, alors que le budget prévoyait un déficit de 256 millions. L’année 2023 s’est même soldée sur un excédent de plus d’1,4 milliard de francs. Cette situation se répète année après année ; se baser sur le déficit budgétaire pour opérer des coupes massives dans les prestations est particulièrement absurde, alors que les finances cantonales sont au beau fixe.

Les conséquences de telles coupes seraient dramatiques et mettraient des milliers d’habitant-es de notre canton dans des situations extrêmement difficiles. Car c’est bien l’ensemble des services publics qui pourraient être péjorés. Il n’est pas difficile de démontrer que les besoins de l’Etat n’évoluent pas de la même façon que la démographie ! Le simple fait que la population vieillit sans forcément croître implique des besoins financiers supplémentaires. C’est la même chose avec l’augmentation du nombre d’élèves à l’école et au parascolaire ainsi que du nombre d’élèves à besoins spécifiques, nécessitant l’engagement de personnel qualifié et le développement de structures adaptées.

Après avoir traversé plusieurs crises, nous nous dirigeons vers des années de grande instabilité politique, économique, sociale et environnementale, ce qui contraindra les pouvoirs publics à soutenir davantage les ménages ou à stimuler les investissements via des politiques de relance. Ces lois nous empêcheraient de déployer les moyens nécessaires pour parer au plus urgent, notamment dans les domaines de la santé, de l’aide sociale, du logement, de l’emploi, de l’éducation. En effet, comment traiter la hausse des demandes de prestations, plus rapide que la croissance démographique dans de nombreux domaines, sans personnel supplémentaire ?

Nous voulons un État fort et solide, qui réponde aux besoins et aux évolutions de sa population. Un État qui tende la main à celles et ceux qui en ont besoin, un État qui développe ses infrastructures, ses prestations et ses services pour répondre aux défis sociaux et environnementaux des années à venir. Il est donc nécessaire de s’opposer aux lois corsets pour empêcher le massacre de nos services publics.

Pour plus d’informations :

  • SIT : Alice Lefrançois
  • SSP : Quentin Stauffer
  • Cartel intersyndical du personnel de l’Etat : Geneviève Preti
  • CGAS : Balmain Badel
  • Parti socialiste : Caroline Marti
  • Les Vert-es : Julien Nicolet-dit-Félix
  • Parti du Travail : Tobia Schnebli
  • SolidaritéS : Jocelyne Haller
  • Union populaire : Olivier Baud
  • Placage! : Guilhem Kokot