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Seymaz-Sud: un cadeau inadmissible aux spéculateurs!

Moins d’une semaine après la suppression de la valeur locative, acceptée au niveau fédéral mais massivement rejetée à Genève, les milieux immobiliers s’imposent une nouvelle fois au parlement, contre les intérêts de l’écrasante majorité des Genevois-es. La majorité de droite du Grand Conseil vient en effet de leur offrir sur un plateau plus de 41’000 m² de terrains à Chêne-Bourg, hors de tout contrôle étatique. Les Socialistes dénoncent un cadeau scandaleux et annoncent le référendum.

A 64 voix contre 31, UDC, PLR, Centre, LJS et MCG ont soutenu le déclassement en zone ordinaire (ZO) du périmètre dit « Seymaz-Sud », situé à Chêne-Bourg et actuellement occupé par des villas. Si la densification de ce secteur pour y créer de nouveaux logements est bienvenue et même nécessaire, le déclassement doit se faire en zone de développement (ZD), seule à même de garantir la construction de logement abordable. Le choix de déclasser vers de la ZO est inacceptable et créerait un dangereux précédent en matière d’aménagement du territoire.

En ZD, les loyers et prix de vente sont contrôlés et dès lors beaucoup moins chers, un tiers des logements construits est du logement d’utilité publique, un tiers est du logement locatif libre à loyer contrôlé. Le développement y est par ailleurs planifié et coordonné. La ZO, quant à elle, est une zone sans planification ni contrôle. Les logements qui y sont construits sont inaccessibles à l’immense majorité de la population. Du pain béni pour les spéculateurs immobiliers, qui doivent déjà saliver en pensant aux juteux profits qu’ils pourront réaliser sur cette nouvelle portion de notre précieux territoire.

La ZD est pourtant déjà un compromis, puisqu’elle arbitre entre des intérêts divers, en prévoyant l’obligation de construire du logement d’utilité publique, du logement locatif libre et de la propriété par étage, tout en garantissant un développement cohérent et harmonieux. Ce compromis a d’ailleurs été porté par tous les partis politiques et les milieux immobiliers et locataires. Mais pour les partis bourgeois et leurs alliés populistes, ce n’est pas encore assez, c’est l’ensemble du gâteau qu’ils veulent pouvoir offrir en remerciement à celles et ceux qui financent leurs campagnes électorales.

Conscients du caractère choquant de leur positionnement, la droite et le centre ont vainement tenté de camoufler la manœuvre en adjoignant au projet une motion censée faire croire qu’on peut réglementer la ZO. Mais cette motion n’est qu’un leurre, elle n’a aucune valeur contraignante et sera rapidement contournée, détournée et finalement ignorée. Il ne restera alors que la froide réalité de la spéculation immobilière : la ZO n’est qu’une attaque contre les besoins criants de la population en logement abordable.

Alors que les Genevoises et les Genevois viennent d’exprimer un clair soutien au développement des coopératives (plus de 60% de OUI en votation dimanche), lesquelles permettent justement d’échapper aux logiques lucratives qui réduisent le logement à une vulgaire marchandise, ce vote foule aux pieds la volonté populaire et la paix du logement.

Le PS et les Vert-e-s n’entendent pas abandonner la lutte et reprennent donc dès aujourd’hui le chemin de la rue pour contrer, une nouvelle fois, les projets de la droite immobilière dans les urnes. La situation rappelle également l’importance de faire élire Nicolas Walder lors du second tour de l’élection au Conseil d’Etat le 19 octobre. Un large front est nécessaire pour empêcher l’extrême-droite d’entrer au gouvernement et pour défendre une politique du logement au service du plus grand nombre, contre les intérêts économiques d’une minorité de privilégié-es !

Lien vers le rapport de la commission d’aménagement du canton

Pour plus d’informations :

  • Caroline Renold, commissaire à l’aménagement et autrice du rapport de minorité
  • Matthieu Jotterand, commissaire à l’aménagement et chef du groupe socialiste au Grand Conseil
  • Thomas Wenger, président du PS genevois
  • Louise Trottet, Cheffe de groupe Vert-es au Grand Conseil
  • David Martin, commissaire à l’aménagement et rapporteur de minorité
  • Maryam Yunus Ebener, Présidente des Vert-es genevois-es