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Initiative de limitation de l’immigration ou des salaires?

Par Helena Verissimo de Freitas
Députée au Grand Conseil
Déléguée au PS Migrant-e-s


Souvenez-vous, c’était le 9 février 2014. Toutes et tous ensemble contre une énième initiative de l’UDC, nous étions confiant-e-s. Malgré cela, l’initiative contre l’immigration de masse a été acceptée ce jour-là. Certes par une courte majorité, mais acceptée.

En 2018, insatisfaite de la mise en œuvre de cette initiative, ce parti aux idées nauséabondes lance, à nouveau, une initiative allant dans le même sens et même un peu plus loin. Cette fois, elle s’intitule : Initiative pour une immigration modérée, dite de limitation ou encore de résiliation.

Ce dernier terme serait d’ailleurs le plus adéquat car c’est vraiment ce que l’UDC cherche à faire : résilier les accords bilatéraux avec l’Union européenne et ainsi mettre fin à la libre circulation des personnes, aux contrôles des conditions de travail et des salaires.

L’initiative vise à introduire à l’art. 121 la lettre b qui porte comme titre : Immigration sans libre circulation. Cet ajout inclut trois alinéas qui sont très explicites quant aux buts fixés :
1. La Suisse règle de manière autonome l’immigration des étrangers.
2. Aucun nouveau traité international ne sera conclu et aucune autre nouvelle obligation de droit international ne sera contractée qui accorderaient un régime de libre circulation des personnes à des ressortissants étrangers.
3. Les traités internationaux et les autres obligations de droit international existants ne pourront pas être modifiés ni étendus de manière contraire aux alinéas 1 et 2.

Et comme le diable se cache dans les détails, il faut également se pencher sur la disposition transitoire (art. 197, ch. 12) qui vise à contraindre à la suppression des accords bilatéraux et de la libre circulation.

Comme d’habitude, les arguments des adversaires seront tendancieux et il faudra les combattre. Tous nos maux sont imputés aux étrangers : la pénurie de logements abordables, la dégradation de l’environnement, la sécurité de nos femmes, la formation de nos enfants. Tout y passe !

En réalité, l’UDC veut décider de ne faire entrer en Suisse que les bon-ne-s étranger-ère-s qui nous sont profitables. Cette initiative remet en cause, encore une fois, les droits fondamentaux de tou-te-s les travailleur-euse-s et ne résout aucun problème. Par contre, elle pourrait réintroduire le statut de saisonnier-ière et mettre en danger les relations avec l’Europe.

Pour toutes ces raisons, votez et faites voter non à cette initiative le 27 septembre 2020 !

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