Plus de 80 camarades se sont retrouvé-es samedi dernier pour préparer la rentrée politique en vue des élections municipales de 2025. En compagnie de quelques candidat-es aux exécutifs communaux, nous avons bénéficié de la présence de trois expert-es sur 3 thématiques :
- Migrations et urbanisation en Suisse, avec Mathias Lerch, Directeur du Laboratoire de démographie urbaine de l’EPFL
- La santé et les populations vulnérables en ville, avec Sara Arsever, Médecin adjointe et responsable de l’Unité de santé sexuelle et planning familial aux HUG
- Faire la ville est un acte politique : urbanisme, aménagement et mobilité, avec Matthias Lecoq, chercheur et urbaniste, docteur en géographie de l’Université de Genève et en sciences politiques de l’Université Autonome de Barcelone
Cette journée a été l’occasion de rappeler que le statut socio-économique est déterminant dans l’organisation territoriale, l’aménagement, l’accès au logement et à la santé et in fine, sur la qualité de vie. Un certain nombre de clichés ont pu être déconstruits et des éléments argumentatifs ont été amenés sur la base de données scientifiques, comme par exemple le fait qu’aujourd’hui, 56,2 % des personnes migrantes arrivant en Suisse sont titulaires d’un diplôme universitaire (on en comptait 18,4 % dans les années 1960). Il a aussi été rappelé que c’est la demande qui structure la migration et que ce sont les milieux économiques qui sont les moteurs principaux de l’immigration.
Concernant les questions de migrations et urbanisation, il a été évoqué la problématique de la mixité sociale en permettant aussi aux migrant-es, ou non, de pouvoir rester vivre en ville. La question du maintien de loyers abordables est primordiale et il est nécessaire de rappeler l’impact des collectivités publiques dans la maîtrise du foncier et la facilitation d’activation du droit de préemption. Enfin, il est nécessaire de développer et allouer plus de ressources pour accueillir les personnes migrantes et accélérer le traitement des demandes.
Sur la santé, il a été rappelé que le non-recours aux soins est souvent associé à la précarité, à la pauvreté et à la vulnérabilité. Il est donc nécessaire de s’implanter dans les communes, les quartiers et de travailler directement sur les freins financiers de l’accès aux soins et de prévention, à l’instar de l’antenne de santé sexuelle décentralisée à Onex en 2023. Des projets de tests de dépistage itinérants pourraient être imaginés ainsi que des appuis financiers pour des prestations médicales urgentes. L’approche de la santé par les déterminants sociaux, allant des facteurs biologiques à ceux liés au style de vie, est particulièrement pertinente pour nos projets socialistes. L’illustration de l’impact de l’intersectionnalité en matière de santé est très frappante.
Enfin, le dernier exposé a permis de revenir sur le droit à la ville et de rappeler que la ségrégation sociale augmente avec la taille de la ville. En ce sens, la dynamique sociale et politique en est impactée et il faut recréer des lieux de rencontre, de contact et d’échange. La conception urbaine est donc très importante, et le choix des infrastructures, la prise en compte des nuisances, notamment sonores, les heures d’ouverture, de leur emplacement, de la participation aux projets par la population est nécessaire. L’occasion de rappeler l’importance des services publics de qualité et de leur financement.