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Allègement des primes-maladie : après la 13e rente AVS, renouvelons l’exploit !

Laurence Fehlmann Rielle
Conseillère nationale

Rappelons que l’initiative dite « d’allègement des primes » veut plafonner les primes-maladie qui ne devront pas dépasser les 10% du revenu disponible d’un ménage. Le montant qui dépassera sera pris en charge à raison de deux tiers par la Confédération et d’un tiers par les cantons.

Cette initiative profitera non seulement aux personnes ayant des bas salaires (dont certaines bénéficient déjà de subsides cantonaux) mais aussi aux familles ayant un revenu moyen ou encore aux personnes avec une faible retraite.

Avec les primes par tête, on paie le même montant que l’on soit cadre avec un haut salaire ou simple employé-e. La prime varie aussi selon la franchise choisie et de nombreuses personnes se font piéger en optant pour une franchise élevée : elles retardent ensuite le moment de se faire soigner avec de graves conséquences pour leur santé. D’après un récent sondage, 20% des assuré-es renonceraient à des soins en raison des coûts.

Chaque automne, l’annonce de l’augmentation des primes est devenue un rituel et les assuré-es accusent le coup avec un certain fatalisme : c’est pourtant l’une des causes principales de la baisse de leur pouvoir d’achat. Car le principe imposé dès le départ par la droite du parlement était que chacun et chacune paierait le même montant quel que soit son revenu. Ce qui était supportable en 1996 où les primes représentaient environ 8% du revenu disponible ne l’est plus du tout actuellement et met en évidence l’injustice criante du système.

En effet, les primes de l’assurance de base sont un prélèvement obligatoire décidé par les assurances avec l’assentiment de la Confédération sans aucun débat démocratique. Au contraire, notre initiative prévoit de fixer dans la Constitution un plafond maximal pour les primes. Dans le débat public, les opposant-es n’ont pas cessé de brandir le spectre du surcoût de cette proposition qui grèverait les finances publiques et donc le porte-monnaie des contribuables. C’est oublier qu’actuellement, les assuré-es financent de leur poche les 60% des coûts de la santé, ce qui est un phénomène unique en Europe. Dans la plupart des pays voisins, les coûts de la santé sont financés jusqu’à 85% par l’impôt et les cotisations salariales.

L’initiative a pour but d’atténuer le poids des primes sur les ménages et aura pour effet de répartir les coûts de manière plus solidaire. Or, si elle ne passe pas, ce sera le contre-projet croupion qui sera mis en œuvre : celui-ci ne mettra qu’une faible pression sur les cantons afin qu’ils contribuent à alléger les primes. Seule une somme supplémentaire de 360 millions est prévue à cet effet.

Un autre avantage de l’initiative est de responsabiliser les pouvoirs publics afin qu’ils trouvent des solutions pour diminuer les coûts de la santé là où cela est possible. Des gisements d’économie peuvent être trouvés dans la baisse des prix des médicaments, le développement de réelles politiques de prévention, la promotion de la médecine de premier recours ou encore une meilleure coordination des soins et la limitation du pouvoir des assurances-maladies.

La prochaine étape sera le lancement d’une initiative pour une caisse publique qui gérerait l’assurance maladie de base.

Pour l’heure, poursuivons la mobilisation pour convaincre les indécis-es et faire passer cette initiative indispensable !