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Heures d’ouverture des magasins : le serpent de mer refait surface 

Romain de Sainte Marie et Léna Strasser
Député-es au Grand Conseil

Tous les partis de droite du Grand Conseil, de LJS à l’UDC, viennent de faire une nouvelle démonstration du peu de cas qu’ils font de la volonté populaire et du dialogue social en ressortant un vieux projet de loi de leurs tiroirs ! Celui-ci demande l’ouverture des commerces 2 dimanches par an en plus du 31 décembre. Ce projet de loi, adopté par la majorité de droite du Grand Conseil, balaie le compromis voté par le peuple imposant à l’ouverture de ces dimanches la condition d’une CCT élargie. À vos signataires : un référendum est lancé avec les syndicats ! 

Car, ne nous y trompons pas, on essaie de nous faire croire que « Trois dimanches par an, c’est rien ! », mais ce projet de loi n’est qu’un premier pas vers une flexibilisation plus large.

Et celles qui en payeront le coût sont les employées de la vente. En effet, 64% des travailleurs au niveau national dans cette branche sont des travailleuses. Une majorité de femmes qui se verront proposer de travailler durant ces dimanches. Elles qui doivent déjà jongler entre horaires irréguliers, salaires modestes et souvent responsabilités familiales. Travailler le dimanche, certes à un salaire plus haut que les autres jours de la semaine, ne sera pas pour la majorité d’entre elles « une opportunité ». Il s’agira d’une nouvelle contrainte déguisée. Une manière de mettre du beurre dans les épinards ? Peut-être, mais à quel prix ? Au détriment du repos, de la conciliation des vies professionnelles et privées ! Car ne soyons pas dupes : oui, certes des étudiantes et étudiants seront heureux et heureuses d’avoir un job durant quelques dimanches mais ce ne sont certainement pas des étudiants et des étudiantes qui ouvriront le magasin le matin, fermeront la caisse à 17h, gèreront les équipes ce jour-là mais bien les professionnelles déjà en poste. Et la vraie manière d’améliorer les conditions de travail de ces travailleuses, le peuple l’avait compris, serait de les améliorer au quotidien via une CCT élargie !

Récolter des signatures pour permettre un référendum afin de refuser ce projet de loi, c’est faire un vrai choix de société. C’est dire non à l’extension du travail dominical sans garde-fous ! C’est défendre le droit au repos, à la vie familiale, à la dignité ! C’est rappeler que le commerce local ne sera sauvé que par la qualité, la proximité et de bonnes conditions de travail, pas en pressant encore davantage celles et ceux qui en sont les piliers.