« Je vous parle d’un temps que les moins de cinquante ans ne peuvent pas connaître !
Besançon en ce temps-là répandait sa grève jusque sous nos fenêtres… »
En parodiant à peine la célèbre chanson d’Aznavour, c’est ainsi que nous pourrions résumer les événements qui ont secoué fortement le monde politique et le monde syndical en 1973, en France surtout, mais aussi en Suisse. Il s’agit d’une grève marquante au sein d’une grande entreprise horlogère de l’époque, sise proche de nos frontières, à Besançon.
Même un demi-siècle après, bien des aspects de ce passé nous parlent encore : attaque des grilles salariales, plan de licenciement (qui ne s’appelait pas encore, horrible oxymore, plan social), grève et occupation de la manufacture avec poursuite clandestine de la production et de la vente sous ce magnifique slogan : « On fabrique, on vend, on se paie ! », relations difficiles entre certains partis de gauche et certains syndicats, désaccords entre syndicats, érosion annoncée d’une fraction de la classe ouvrière, soutien populaire massif jusqu’en Suisse, pouvoir politique conservateur et apeuré face au contagieux risque d’émancipation prolétarienne et qui envoie les CRS… On pourrait se croire dans les épisodes d’une bonne série sociale et historique venue de Scandinavie, au scénario riche en rebondissements parfois rocambolesques. C’est pourtant la réalité de ce qui s’est passé à deux pas de chez nous !
Ce samedi 27 avril, de 10h à 12h, au siège du PS genevois, deux éminents syndicalistes (Georges Tissot et Luis Blanco), qui ont vécu de près ces luttes, viendront nous en parler et répondre à vos questions d’histoire et d’actualité. Au menu de cette Table ronde :
- Rappel factuel et historique des événements
- Contexte français : luttes sociales et syndicales, et contexte suisse : la sacro-sainte « paix du travail »
- Autogestion ouvrière : mythe ou réalité ?
- Rôle des femmes : si important et trop oublié
À samedi !