C’est une attaque d’une extrême brutalité que la droite a mené contre l’Etat social et les services publics en votant deux lois pour réduire les dépenses de l’Etat.
Ces deux lois dites « corsets », tant elles aboutiront à un étouffement et une implosion des services publics, proposent de limiter l’augmentation des charges à l’augmentation démographique et de geler les embauches dès lors que les budgets sont déficitaires. Or, ils le sont quasiment chaque année, ce qui n’empêche pas l’Etat de boucler ses comptes avec des excédents de plusieurs centaines de millions et de réduire drastiquement sa dette.
Si ces lois sont absurdes, dans la mesure où elles ne répondent à aucune « nécessité » financière, elles le sont également par le choix de faire corréler la hausse des dépenses à la hausse de la démographie. En raison de phénomènes transversaux tels que le vieillissement de la population, la croissance des inégalités ou la hausse des primes maladies et des loyers, les besoins de la population augmentent beaucoup plus rapidement que la croissance démographique. Par exemple, en huit ans, le nombre de personnes suivies par le service de protection des adultes a augmenté de 100%. Dans le même laps de temps, la population genevoise a crû d’à peine 10%. Comment répondre à une augmentation de 100% des dossiers avec moins de 10% de ressources supplémentaires ? C’est évidemment impossible et l’application de ces normes conduirait à une dégradation massive des prestations, n’en déplaise à la droite qui persiste à prétendre que ces lois se borneraient à limiter la hausse des prestations, sans les dégrader. C’est, comme nous venons de le voir, parfaitement faux et mensonger.
Car c’est bien là le cœur de ces projets PLR : remettre en question l’existence même de notre Etat social. Et ils ne s’en cachent d’ailleurs que très mal. Lors des débats sur le budget 2025, le député Jacques Béné a conclu la prise de position PLR en ces termes : « l’Etat providence et l’assistanat à outrance, c’est terminé ». Tout est dit.
Après avoir réduit les ressources de l’Etat à travers la baisse massive de l’impôt sur les personnes physiques, la droite ferme désormais le robinet des dépenses pour fragiliser les services publics. Or, lorsque les services publics sont fragilisés, ils dysfonctionnent et deviennent impopulaires. Intervient alors la dernière étape du plan : les supprimer, les privatiser ou transférer la charge à l’échelon du dessous : les communes.
Un simple regard sur ce qui se passe chez nos voisins français nous donne un très bon exemple de ce qui arrive lorsque les services publics s’érodent et disparaissent : la population souffre, se sent (à juste titre) délaissée et finit par se retourner vers les voix populistes, antisystèmes et d’extrême droite.
Face aux conséquences de la hausse des inégalités, de la crise climatique et des troubles géopolitiques qui éclatent autour de nous, nous avons, plus que jamais, besoin de services et prestations publiques fortes pour protéger la population et faire face aux très nombreux défis qui se dressent devant nous. Notre mobilisation autour du référendum contre les lois corsets doit être massive pour faire barrage à ce projet néolibéral et faire en sorte que tout cela ne se termine en une terrible casse sociale.