La participation est faible, ce qui fait craindre le pire. La droite mobilise à fond. Elle voit la possibilité de l’emporter sur ses deux projets-phares : imposer les lois corsets (12574 et 12575) et supprimer la valeur locative. Les sondages la donnent pour l’instant gagnante sur cette dernière. Le moins que l’on puisse dire est qu’elle se donne les moyens : 7 millions de francs annoncés. C’est plus du double que pour la casse du 2e pilier (LPP 21) et 14 fois plus que la gauche. Il y a de quoi enrager puisqu’une part de cet argent provient sans doute de nos loyers abusifs.
Cette nouvelle baisse d’impôts serait violente. Les 1,8 milliards de pertes seraient intégralement « compensés » par des coupes dans les budgets. Mme Keller-Sutter met en place un vaste plan de démantèlement social. La droite s’attaque aux crèches, aux subsides d’assurance-maladie, aux subventions pour la transition énergétique, aux subventions pour le logement abordable, etc.
A Genève, le projet de budget donne un avant-goût de ce qui nous attendrait si la droite gagnait la votation. Le déficit annoncé résulte des deux dernières baisses d’impôts. Ces 475 millions profitent surtout aux 16 milliardaires et 350 grandes fortunes que compte Genève. Les conséquences frappent d’abord les travailleur-ses du secteur public dont les salaires seront gelés (-280 millions entre 2026-2029), tandis que les enseignant-es du CO devront travailler plus longtemps gratuitement. Autrement dit, les aides-soignantes vont payer les impôts des clans Aponte, Barbier-Mueller, etc..
Nous n’avons pas encore perdu la bataille. Ces derniers jours de campagne ont permis de lever le voile sur le contenu de ces contre-réformes. Derrière les slogans trompeurs de la droite (« un impôt injuste », « préserver les prestations »), commence à apparaître le visage profondément antisocial de ces lois, même pour les petits propriétaires. Ne sont privilégié-es que celles et ceux qui peuvent acheter un logement sans s’endetter ou dont les revenus sont assez élevés pour rembourser la dette en dix ans. Les autres devraient payer plus et serraient entravé-es dans leurs projets de rénovation. Or, s’il faut soutenir les propriétaires, alors ciblons les moins fortuné-es.
La droite peut aligner des millions pour répandre ses slogans mensongers. Nous pouvons y répondre en mobilisant nos proches, nos familles, nos amis, nos collègues, etc. Ce scrutin se jouera sans doute à peu de voix, nous pouvons encore l’emporter.