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Y’a le feu au lac !

Joëlle Bertossa
Candidate au Conseil administratif en Ville de Genève

Il y a des records que l’on aimerait ne pas battre encore et encore. La Suisse et une partie de l’Europe ont enregistré ce dimanche 1er octobre des températures inédites pour un mois d’octobre.

Il faisait chaud samedi aussi, à Berne, où près de 60’000 personnes se sont réunies pour clamer leur inquiétude face au réchauffement climatique et dénoncer la lenteur des mesures prises par le gouvernement. « Réveillez-vous, la justice climatique c’est maintenant !» était le slogan unificateur de cette grande Alliance climatique.

La justice climatique est au cœur de notre programme et sur nos affiches électorales, elle est un des combats majeurs portés par nos élu-es à tous les échelons. Nous le savons, le réchauffement climatique, comme toutes les crises, a tendance à creuser les inégalités et à toucher principalement les plus précaires. Lutter pour atteindre l’objectif de limiter le réchauffement de la planète à 1,5 degré est une priorité car cela nous concerne tou-tes, ici et ailleurs, mais cet objectif reste malheureusement, dans les faits, très éloigné.

Les habitant-es de Genève que je rencontre sur les stands ou dans les réunions de quartier m’interrogent systématiquement sur les raisons de la lenteur des aménagements de nos rues et l’assainissement des bâtiments. Où sont les îlots de fraîcheur, où sont les rues piétonnes, où sont les doubles vitrages de certains immeubles promis il y a 12 ans ? 

Les incessantes attaques de la droite contre la mobilité douce et tous crédits permettant la transition écologique sont une des raisons majeures de la lenteur et des blocages de la mise en œuvre des plans climat, c’est certain. Au niveau cantonal par exemple, la majorité de droite du Grand Conseil vient d’assouplir les règles pour assainir énergétiquement les bâtiments, décision qui sera attaquée en référendum si aucun accord n’est trouvé. Référendum en vue également au niveau fédéral, contre le crédit anachronique de 5,3 milliards pour l’extension des autoroutes auquel notre camarade Carlo Sommaruga était un des seuls élu-es à s’opposer au Conseil des États.

Un député du centre déclarait : « dix à quinze ans pour adapter les bâtiments, c’est raisonnable », vraiment ? Nous avons été témoins cet été des conséquences catastrophiques de l’augmentation des températures : vagues de chaleur, incendies, sécheresses, inondations, j’en passe et des meilleurs. Avons-nous vraiment encore le temps d’attendre ? Je pense qu’au contraire, nous devons impérativement et urgemment mettre un coup d’accélérateur aux politiques publiques de décarbonisation et d’assainissement des bâtiments et répondre à l’inquiétude et à l’impatience légitimes d’une grande partie de la population.

Oui « y’a le feu au lac » !