La réforme AVS21 se compose de deux mesures principales : l’augmentation de l’âge de la retraite des femmes à 65 ans, au lieu de 64 aujourd’hui, et la flexibilisation de l’âge du départ à la retraite. Plus de 150’000 personnes ont signé un référendum contre cette réforme en un temps record. Les partis de gauche, les syndicats et les mouvements féministes ont été particulièrement actifs dans cette récolte.
L’augmentation de l’âge de la retraite des femmes est présentée de façon simpliste comme une mesure d’égalité. Ce projet met à contribution les femmes au prix d’une année de rentes, soit 26’000 frs, alors qu’elles sont le plus à risque de tomber dans la précarité. Les rentes des femmes sont déjà inférieures de près de 40 % à celles des hommes, en raison de leurs salaires plus bas et de leur forte implication dans le travail domestique. Il n’y a aucune logique à exiger l’égalité dans l’âge de la retraite alors que cette égalité n’existe nulle part ailleurs.
L’autre volet de cette réforme propose une retraite « à la carte » présentée comme plus flexible. Or derrière cette prétendue flexibilité, le risque est fort d’augmenter les inégalités. Les travailleur-euses qui pourront se permettre de prendre une retraite anticipée seront de toute évidence celles et ceux qui ont le plus de moyens financiers. Les bas salaires, celles et ceux qui n’ont pas pu économiser durant leur carrière, se verront contraint-es de travailler plus longtemps que les autres. Une mesure profondément injuste.
Vouloir augmenter l’âge de la retraite des femmes, c’est nier le travail gratuit qui est réalisé au quotidien par les femmes dans la sphère privée et ignorer les discriminations salariales et économiques que subissent les femmes durant toute leur carrière, mais aussi durant leur retraite. Je m’oppose à cette nouvelle attaque sur les droits des femmes !