La majorité de droite aux chambres fédérales a choisi de faire bénéficier les familles les plus aisées des déductions fiscales supplémentaires pour les frais de garde de leurs enfants. Le PS Suisse a lancé un référendum contre ces cadeaux aux familles qui n’en ont pas besoin.
Si ces déductions fiscales étaient mises en place, ce « cadeau empoisonné » représenterait 350 millions de francs en moins dans les recettes de la Confédération et une perte sèche pour tous les cantons. C’est la classe moyenne qui paiera la facture de ce cadeau, alors qu’elle ne pourra pas en profiter. Les familles qui auraient besoin d’un soutien supplémentaire de l’État ne sont tout simplement pas concernées : 45 % d’entre elles ont des revenus trop faibles pour être soumises à l’impôt fédéral et ne peuvent donc aucunement bénéficier de ces déductions.
C’est à partir de 150’000 frs de revenu par ménage que ces déductions fiscales ont un intérêt. Et au-delà de 300’000 frs de revenu, ces déductions deviennent encore plus avantageuses. C’est donc une minorité de familles qui pourra en profiter. Sur l’ensemble des ménages, seuls 6%
en bénéficieraient : les familles avec des revenus élevés, tandis que la classe moyenne et les personnes les plus défavorisées ne bénéficient d’aucun avantage supplémentaire.
En instaurant de telles déductions fiscales, le manque à gagner pour les cantons serait d’au moins 70 millions de francs par année. Au final, ce sont les prestations publiques qu’il faudra sabrer, et c’est toute la population qui en fera les frais. Pour les Socialistes, une véritable politique familiale ne se mène pas par des incitations fiscales auprès de personnes qui n’en ont pas besoin. Les priorités pour les familles devraient être mises sur les places en crèche, un véritable congé paternité, des primes d’assurance maladie moins élevées ou des logements abordables.