Le Conseil d’État a présenté ce matin les comptes 2024 de l’État de Genève, confirmant une tendance récurrente : des résultats excellents, bien meilleurs qu’anticipés et qui contredisent nettement les prévisions alarmistes de la droite. Alors que cette dernière s’entête dans son combat pour réduire les charges avec les deux « lois corsets » combattues par la gauche en référendum, le PS réaffirme la nécessité d’un État fort, d’un service public capable de soutenir sa population, de lutter contre les inégalités sociales et d’investir massivement dans la transition écologique et énergétique.
La droite aboie, la caravane financière passe
Loin du déficit de 48 millions de francs attendu, l’État enregistre finalement un excédent de plus de 500 millions. Cette énième « bonne surprise » illustre à nouveau la solidité financière de notre canton et l’inanité du catastrophisme budgétaire de la droite – à tout le moins lorsque celle-ci ne dilapide pas les ressources publiques en cadeaux pour les plus riches.
Bien rodée, la tactique politique consistant à prédire le pire pour mieux justifier les coupes dans les dépenses publiques se joue également à Berne, où la ministre des finances PLR est en passe d’imposer un plan d’économies brutales, qui sacrifie la formation, l’environnement et la solidarité internationale sur l’autel d’un déficit fantasmé. Si les chiffres ont pu être corrigés depuis, avec le constat de comptes quasiment à l’équilibre, le mal est fait car les promesses de coupes, elles, demeurent.
Ces politiques de rigueur injustifiées, déconnectées de la réalité comptable et des besoins, ne répondent à aucune nécessité financière mais traduisent plutôt une posture idéologique mortifère de démantèlement des services publics.
Enfermée dans une logique de petit comptable et obsédée par la réduction des dépenses publiques, la droite persiste ainsi à nier l’explosion des besoins de la population. Or ce n’est pas la gestion de l’État qui dérape, mais bien le coût de la vie qui s’envole sous l’effet de marchés laissés en roue libre. Alors qu’elle refuse dogmatiquement toute régulation, en particulier dans les domaines du logement et de la santé, la majorité de droite préfère dénoncer la hausse des charges publiques plutôt que d’assumer sa responsabilité dans la paupérisation d’une part croissante de la population.
Répondre à l’urgence, préparer l’avenir
Quant à la question de l’affectation de ce demi-milliard d’excédent, la loi n’offre en l’état que trois possibilités : anticiper l’amortissement de la réserve budgétaire CPEG, alimenter une réserve conjoncturelle déjà pleine et rembourser une dette financière qui est au plus bas. Face à l’urgence sociale et climatique, une telle alternative ne peut qu’engendrer une frustration certaine et le sentiment renouvelé d’un gâchis qui aurait pu être évité.
Rappelons en effet qu’il y a moins d’une semaine, la majorité de droite du Grand Conseil balayait sans vergogne, par 58 voix contre 31, un projet de loi socialiste qui proposait une quatrième voie ; celle d’utiliser ces fonds pour préfinancer les dépenses futures que ne manqueront pas d’imposer les transitions écologique, démographique et numérique d’ores et déjà amorcées.
A cet égard, le déploiement des réseaux thermiques structurants (RTS), dont le financement agite tant la droite, est un exemple parfait de la nécessité d’un État fort, capable d’anticiper et de soutenir des investissements aussi massifs. Si une partie des précédents excédents aux comptes (plus de 6 milliards cumulés depuis 2020) avait pu être redirigée vers le financement d’un tel projet, la facture n’en serait que moins lourde aujourd’hui…
Le PS genevois le répète avec force : les recettes publiques doivent bénéficier à la population et permettre de répondre aux besoins actuels et futurs des Genevois-es. Investissons dans nos services publics, renforçons les prestations, anticipons le coût des grandes transformations et donnons-nous les moyens d’être à la hauteur des défis sociaux et climatiques immenses qui se dressent devant nous.
Pour plus d’informations :
- Caroline Marti, commissaire aux finances
- Grégoire Carasso, commissaire aux finances
- Matthieu Jotterand, chef du groupe socialiste au Grand Conseil
- Thomas Wenger, président du PS genevois et commissaire aux finances