Le PS genevois a pris ses responsabilités en votant le budget 2025 pour répondre aux besoins de la population genevoise. Un exercice budgétaire marqué par un intense travail de concertation et d’importants efforts de conciliation. Grâce à la détermination des élu-es socialistes, les prestations sont – cette année au moins – préservées et même améliorées. Mais l’ombre des baisses fiscales votées par la majorité de droite continue de planer : dans un contexte d’érosion du pouvoir d’achat et d’urgence sociale et climatique, la fragilisation structurelle des finances publiques n’augure rien de bon.
Le budget voté, déficitaire à hauteur de -255,7 millions de francs, permettra de répondre aux besoins grandissants de la population dans un contexte marqué par l’augmentation généralisée du coût de la vie, alors que les loyers et les primes d’assurance-maladie poursuivent leur course folle et pèsent toujours plus lourd dans le budget des ménages.
Grâce à l’engagement et au travail des Socialistes, le budget 2025 préserve un certain nombre d’acquis et consacre même plusieurs avancées, en particulier :
- Une augmentation des prestations sociales de 7,8% par rapport au budget 2024, avec notamment l’indexation des subsides d’assurance-maladie à la prime cantonale moyenne, arrachée plus tôt cette année par le groupe socialiste ; un soutien crucial pour les ménages populaires et la classe moyenne.
- La création de 577 équivalents temps plein (ETP), représentant une augmentation d’environ 3% des postes, essentielle pour répondre aux besoins croissants de la population dans les secteurs prioritaires (santé, social, école, mobilité).
- L’octroi de l’annuité due à la fonction publique, en dépit des habituelles pressions de la droite pour suspendre l’application de ce mécanisme salarial contractuel.
- Une augmentation de l’offre de transports publics et l’introduction de la gratuité pour les jeunes de moins de 25 ans et la réduction de moitié du tarif pour les seniors.
Si l’augmentation des prestations est à saluer, elle ne doit pas faire oublier l’état de fait préoccupant auquel elle répond, à savoir la paupérisation d’une frange croissante de la population, sous l’effet des politiques néo-libérales dictées par la droite majoritaire à Genève mais aussi – et surtout – à Berne. Tant que les milieux immobiliers, le lobby pharmaceutique et celui des caisses d’assurance-maladie continueront d’y régner en maîtres, la majorité de la population continuera irrémédiablement de s’appauvrir au profit d’une poignée de privilégié-es.
Le PS déplore ainsi des contraintes budgétaires toujours plus fortes, en raison notamment des baisses fiscales successives votées par la droite en faveur des plus riches. En à peine un an, ce sont plus de 410 millions de recettes fiscales annuelles qui ont été durablement soustraites à la collectivité (en lien avec la baisse d’impôt sur le revenu des personnes physiques votée le 24 novembre et la scandaleuse réforme de l’évaluation fiscale des immeubles qui comprend une baisse de l’impôt sur la fortune de 15%, intégrée au budget 2025 alors même que le Tribunal fédéral est saisi d’un recours).
Dès lors, la marge de manœuvre promet de se réduire drastiquement ces prochaines années, en contradiction totale avec les défis sociaux et environnementaux colossaux auxquels nous devons faire face. Le Plan financier quadriennal (PFQ) 2025-2028 témoigne de ce déni de réalité de la majorité gouvernementale, qui ne semble toujours pas avoir pris la mesure de l’urgence de la situation et de l’ampleur de la tâche.
S’agissant des conditions salariales de la fonction publique, si le groupe socialiste a cette fois malheureusement dû se résoudre à renoncer à exiger l’indexation des salaires de la fonction publique pour garantir l’adoption du budget (alors qu’elle accuse une perte cumulée de 1,56 % depuis 2021), il déplore vivement que le PFQ prévoie le non versement de l’annuité une année sur deux et la modification de la répartition employeur/employé-es pour les taux LPP qui représente, de fait, une baisse de salaire net des fonctionnaires. Le PS n’acceptera pas que le siphonnement des caisses publiques orchestré par la droite se fasse sur le dos des travailleur-euses de l’État.
Bien que soulagé par le vote de ce jour, le PS n’en reste donc pas moins inquiet pour les temps à venir. Ces inquiétudes sont renforcées par la très forte instabilité du contexte international et le choix complètement irresponsable de la Confédération, qui s’apprête à couper massivement dans les dépenses sociales et la coopération internationale et à transférer des charges sur les cantons et les communes.
Il sera crucial de rester mobilisé-es pour mettre en échec sur les bancs du Grand Conseil ainsi que, chaque fois que cela sera nécessaire, dans les urnes, les nouvelles attaques des milieux bourgeois contre les prestations et les services publics.
A cet égard, le PS genevois appelle d’ores et déjà à une large mobilisation en vue des élections municipales de 2025 ; pour renforcer la gauche dans toutes les communes genevoises et défendre une politique progressiste, juste et solidaire, au service de l’intérêt général et du plus grand nombre.
Pour plus d’informations :
- Caroline Marti, commissaire aux finances
- Grégoire Carasso, commissaire aux finances
- Matthieu Jotterand, chef du groupe socialiste
- Thomas Wenger, commissaires aux finances et président du PS genevois