Alors que de nouvelles restrictions viennent d’être annoncées face à l’imminence d’une «3ème vague» de la pandémie de Covid-19, les député-es socialistes au Grand Conseil déposent un projet de loi pour suspendre deux mécanismes limitant les possibilités d’emprunt pour le Canton et plaident pour une politique budgétaire anticyclique.
C’est sur une crise sanitaire, économique et sociale majeure, à l’échelle planétaire, que s’est ouverte il y a quelques jours l’année 2021. Avec une économie quasiment à l’arrêt depuis bientôt un an et une précarisation galopante, Genève n’y échappe pas. Pour compenser notamment les insuffisances d’une Confédération par trop frileuse et attentiste, le canton a dû – et doit encore – faire face à une augmentation massive de ses charges tandis que, dans le même temps, les recettes fiscales ont plongé.
S’il est désormais admis que l’exercice 2020 sera à cet égard «exceptionnel» (avec un déficit qui devrait dépasser de très loin les prévisions initiales et atteindre le milliard), nous ne devons pas perdre de vue que les effets de cette crise sont appelés à s’inscrire dans le temps. Dans ce contexte, l’Etat aura dans les années à venir un rôle décisif à jouer car seule une politique volontariste de relance permettra la reprise progressive de l’économie genevoise tout en préservant nos services publics et en protégeant les populations les plus précaires.
Une telle politique anticyclique nécessite de stimuler l’investissement et l’activité économique par un accroissement temporaire de la dette publique. Or aujourd’hui, les deux mécanismes que sont d’une part le frein au déficit et d’autre part le frein à l’endettement font obstacle à une telle stratégie et nous condamnent à la voie mortifère de l’austérité prolongée, voie privilégiée sans surprise par la droite qui voit dans cette crise l’occasion d’avancer son agenda politique et de poursuivre le démantèlement des services publics.
Contre cette casse promise, le PS genevois demande la suspension jusqu’en 2023 des freins au déficit et à l’endettement et dénonce les discours alarmistes – et dans une large mesure infondés – sur la dette. Objet de tous les fantasmes, cette dernière est trop souvent érigée en épouvantail à la seule fin de justifier des mesures au service d’intérêts bien compris. Car l’idée tenace selon laquelle l’Etat ne devrait pas dépenser plus que ce qu’il possède et devrait «se serrer la ceinture» en période de vaches maigres ne repose en réalité sur aucune base scientifique valide, ce qui est vrai pour un ménage ou une entreprise ne l’étant pas nécessairement pour un Etat.
En pleine crise économique et sociale et face à l’urgence de la transition écologique, s’obstiner à vouloir réduire la dette alors que les taux d’intérêt sont à des niveaux historiquement bas et que l’ensemble des expert-es économiques plaident en faveur de politiques expansionnistes est non seulement un non-sens économique mais également un bien funeste projet politique. Plus que jamais, les besoins sont là. Pour y répondre, nous avons besoin d’un Etat fort, qui se donne les moyens de soutenir son tissu économique et sa population pour l’accompagner vers une société plus durable, plus solidaire et plus résiliente ; pas d’un Etat atrophié et obnubilé par une dette montée en épingle.
Les Socialistes s’engagent avec conviction dans cette voie, pour une relance à la hauteur des enjeux environnementaux et sans casse sociale.
Pour plus d’informations :
- Romain de Sainte Marie, député, auteur du projet de loi et coprésident du PS genevois, 079 395 23 85
- Léna Strasser, députée et cheffe de groupe, 076 615 75 49
- Lydia Schneider Hausser, coprésidente du PS genevois, 079 382 82 89