Porté par les partis de l’Alternative, les syndicats et plusieurs organisations de la société civile, le texte de l’initiative « Une vie ici, une voix ici… Renforçons notre démocratie ! » a fait son grand retour au parlement ce vendredi. Son contenu est en effet une reprise à l’identique d’un projet de loi qui y avait été débattu il y a deux ans, et dont l’entrée en matière avait été refusée… à 1 voix près ! C’est dire si les Socialistes sont déterminé-es à faire triompher cette initiative, qui représenterait une avancée majeure pour notre canton et pour laquelle le PS a récolté un très grand nombre de signatures.
Comme les membres du groupe socialiste ont eu l’occasion de le rappeler dans le cadre de ce débat introductif, 40% de la population résidant dans notre canton est aujourd’hui encore exclue des institutions politiques et donc des processus décisionnels. Cela crée une « société à deux vitesses » à la fois injuste et néfaste, tant au plan individuel que collectif.
Accorder les droits politiques aux résident-es étranger-es (aux niveaux communal et cantonal) permettrait de cesser d’en faire des citoyen-nes de seconde zone et renforcerait la démocratie genevoise. La diversité de notre canton est une richesse, nous ne devons pas en avoir peur ! Notre système politique ne peut que sortir grandi d’une meilleure représentation de la population dans ses instances décisionnelles.
La participation politique est un instrument d’intégration qui facilite les parcours individuels et renforce la cohésion sociale. Les études le montrent : une citoyenneté inclusive est associée à une légitimité accrue des décisions politiques et une plus grande confiance dans les institutions.
La voie de la naturalisation, que suggèrent les opposant-es au texte, est devenue de plus en plus difficile à mesure que la législation dans le domaine de l’asile et des étranger-es s’est durcie (en particulier sous l’impulsion de la politique xénophobe de l’UDC). Par ailleurs, les critères rattachés à la naturalisation sont pour une large part fixés à Berne, alors même que de nombreux enjeux sociaux, économiques, environnementaux, etc. sont de la compétence des cantons. Il est donc logique qu’il revienne aux Genevoises et aux Genevois de se prononcer, collectivement et souverainement, sur l’extension des droits politiques au niveau cantonal.
Finalement, l’argument selon lequel la gauche chercherait en fait à servir ses propres intérêts électoraux en proposant d’octroyer les droits politiques aux personnes étrangères est fallacieux et ne tient pas face aux études montrant l’absence de tendances claires dans les votes des personnes qui obtiennent ces droits.
Suivant la procédure ordinaire, l’initiative a été renvoyée pour étude en commission des droits politiques. Néanmoins, les Socialistes ont appelé à ne pas rouvrir les discussions, l’essentiel du travail ayant déjà été fait à l’époque du traitement des PL 12441 et 12442. Il importe maintenant de ne plus perdre de temps et de laisser place au débat populaire !
Lire le rapport du Conseil d’Etat sur la prise en considération de l’initiative