A l’unanimité, le Grand Conseil a accepté de renvoyer au Conseil d’Etat une motion élaborée par sa commission des affaires sociales, l’invitant à redoubler d’efforts pour endiguer le fléau des violences domestiques. Synthèse de 4 textes déposés entre février 2022 et juin 2023, la motion votée vient ainsi en soutien aux démarches des autorités et demande d’aller plus loin encore, par le biais de nouvelles actions ambitieuses et coordonnées.
A l’appui de cette demande, les Socialistes ont rappelé quelques chiffres marquants, qui témoignent de la prégnance du fléau des violences domestiques, dans notre canton et au-delà. Comme le fait qu’à Genève, le nombre d’infractions pénales recensées en 2022 pour ce type de violence était en augmentation de 3% par rapport à l’année précédente. Ou encore que malgré les mesures déjà mises en place, on dénombre en Suisse encore 20 féminicides par an en moyenne.
Au-delà d’une possible libération de la parole des femmes, dont on peut naturellement se réjouir, ces chiffres témoignent du caractère systémique et structurel de la violence sexiste dans notre société patriarcale. Car en effet, 70% des victimes de violence domestique sont des femmes et des filles. Celles-ci représentent même plus de 80% des victimes prises en charge par le réseau genevois.
Et il y a fort à parier qu’il ne s’agisse-là que de la pointe de l’iceberg, les indicateurs permettant de cerner véritablement le phénomène faisant encore trop souvent défaut… Tous ces éléments plaident en faveur de la poursuite et du renforcement des actions déjà entreprises par les pouvoirs publics, en matière de prévention et d’accompagnement des victimes notamment.
Par le passé, le groupe socialiste s’était déjà battu pour une meilleure prise en charge des victimes de la violence domestique (notamment en faisant aboutir une motion demandant une augmentation du nombre de places d’accueil). C’est donc tout naturellement qu’il a apporté son plein soutien à ce nouveau texte, réaffirmant sa conviction que les violences sexistes et sexuelles ne sont pas une fatalité et doivent être combattues politiquement.
Lire le rapport de la commission des affaires sociales