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Municipaliser la petite enfance : une véritable prestation publique au service des familles !

Par Salima Moyard
Conseillère administrative à Lancy


Après avoir porté au Grand Conseil l’initiative rose-verte pour instaurer un droit à une place pour tout enfant en âge préscolaire, c’est avec conviction que j’ai pris en main le dossier communal de la petite enfance. Offrir un lieu de socialisation et de prévention aux enfants, aider les parents à concilier vie familiale et professionnelle et renforcer l’inclusion des femmes au travail, voilà une responsabilité de taille ! Face à plus de 600 enfants en liste d’attente, l’objectif n° 1 est donc de construire de nouvelles structures, en crèche, en garderie et en accueil familial de jour. À Lancy, deux nouvelles structures sont actuellement en construction, plusieurs autres en projet.

Les moyens nécessaires étant conséquents, il est impératif d’utiliser au mieux les deniers publics. C’est là qu’intervient la municipalisation : en un mot, l’internalisation du personnel de la petite enfance dans le personnel communal, comme c’est le cas à Vernier et Meyrin.

Pourquoi faire, me direz-vous ? Depuis la création de ces comités associatifs, le domaine s’est professionnalisé, les institutions se sont agrandies, les normes se sont complexifiées, les budgets se chiffrent en millions, les problématiques RH deviennent difficiles… et c’est à des bénévoles que revenait cette lourde responsabilité en tant que supérieurs des directions, quant à elles peu encadrées. Pour la Ville, c’était aussi subventionner les institutions à 80% sans avoir un réel mot à dire sur les dépenses ou la gestion. À tel point par exemple que les institutions emploient bien plus de personnel que ce que préconisent les normes cantonales. Ainsi, une structure éclatée, sans coordination, sans politique communale de la petite enfance, sans possibilité de mutualisation, posait problème au quotidien : inscription sur 8 listes d’attente différentes, attribution des places sans garantie d’équité de traitement, personnel de remplacement non mutualisé, aucun règlement commun pour ne citer que quelques exemples.

C’est pour remédier à cet état de fait que la municipalisation du secteur vient d’être adoptée par les autorités lancéennes, pour une gestion par la commune d’une prestation qu’elle finance, dans l’idée d’offrir davantage de places d’accueil préscolaire, avec lisibilité, cohérence et égalité de traitement pour les familles lancéennes. Tout un programme !

Étapes clés

• 1er juin 2020 : prise de fonction à l’exécutif lancéen
• Septembre 2020 : établissement d’un rapport externe « analyse stratégique de la petite enfance à Lancy et scénarii structurels »
• Dès septembre 2020 : groupe de travail hebdomadaire avec les comités et directions
• Octobre 2020 : consultation des associations et directions des institutions (crèches et garderies)
• Novembre 2020 à mars 2021 : étude par le Conseil municipal de la proposition du Conseil administratif de municipalisation de la petite enfance (auditions de magistrats de 4 autres communes notamment)
• 25 mars 2021 : vote de principe du Conseil municipal sur la municipalisation de la petite enfance
• 2022 : entrée en vigueur de la réforme

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