Par Thomas Bruchez
Cosecrétaire politique du GSsA
Fort-e-s des quelque 90’000 signatures récoltées dans le cadre du référendum contre les avions de combat, il est désormais temps de faire campagne pour qu’un NON sorte des urnes le 27 septembre prochain. Voici pourquoi.
Un immense chèque en blanc
En 2014, 53,4 % des votant-e-s refusaient l’achat des Gripen. Il s’agissait alors d’un montant de 3,1 milliards de francs. Cette fois, les coûts d’achat sont deux fois plus élevés. Si l’on prend en compte l’ensemble des coûts durant la durée de vie des avions de combat, ceux-ci coûteront même 24 milliards de francs aux contribuables ! Par ailleurs, cette acquisition se caractérise par son manque de transparence. En effet, nous ne savons ni quel type ni combien d’avions seront finalement achetés. C’est donc un immense chèque en blanc de 24 milliards que le Conseil fédéral et le Parlement nous demandent de signer.
Un luxe inutile
Les avions que le DDPS souhaite acheter sont des avions de combat de luxe, totalement disproportionnés par rapport aux besoins de la Suisse. Pour remplir les missions de la police de l’air, 8 à 12 avions de combat légers, coûtant 300 millions de francs au maximum, suffiraient amplement. Toute acquisition dépassant ce cadre-là est superflue. Pire encore, chaque franc issu de nos impôts ne pouvant être dépensé qu’une seule fois, l’argent utilisé pour ces avions de combat de luxe fera défaut dans des domaines essentiels tels que la santé, l’éducation ou encore la lutte contre le changement climatique.
Se préparer à des scénarios de menace réalistes
S’il y a une leçon à tirer de la crise du coronavirus en matière de politique de sécurité, c’est qu’il faut se préparer à des scénarios de menace réalistes. En 2015, la Confédération considérait la pandémie comme l’une des menaces principales planant sur la Suisse. Malgré cela, la Suisse était mal préparée à une telle crise. De la même manière, la crise climatique est certainement le plus grand défi de notre temps et ses conséquences constituent une menace aussi terrible que certaine.
Pourtant, la Suisse continue à mener une politique climatique totalement irresponsable. Pour les risques venant du ciel, c’est tout l’inverse. Selon DDPS lui-même, une attaque aérienne visant la Suisse est peu probable. Concentrons-nous donc sur des menaces réalistes telles que la crise climatique, les pandémies ou encore les cyberattaques au lieu de jeter des milliards par la fenêtre pour une menace totalement hypothétique !