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La pauvreté est issue d’un choix politique

Par Thierry Apothéloz
Conseiller d’État


La crise pandémique a fait émerger aux yeux de tou-te-s une pauvreté cachée, invisible ; celle des exclu-e-s du système. Que ce soit par peur de perdre son permis de séjour, ou parce que justement on n’en a pas, les files d’attente qui se sont progressivement allongées chaque samedi aux Vernets ont démontré que notre pays, le plus riche du monde, n’arrivait pas à endiguer efficacement la paupérisation d’une partie de sa population. Le constat est sans appel : c’est lors des crises, qui frappent en premier lieu les plus vulnérables, que la précarité se transforme d’un coup d’un seul en urgence sociale, voire humanitaire. La raison est simple : les prestations publiques peinent parfois à coller au plus près des besoins d’une partie de la population. Pourtant, il convient de rappeler que la précarité n’est pas une fatalité, mais bien la conséquence de choix politiques !

« C’est lors des crises, qui frappent en premier lieu les plus vulnérables, que la précarité se transforme d’un coup d’un seul en urgence sociale »

Aujourd’hui, l’heure est à l’indispensable refonte de notre système de protection sociale. Les institutions ont tenu bon – et les prestations ont été assurées – mais l’épidémie a fait apparaître l’impérieuse nécessité de repenser la façon dont nous devons faire face à la précarité. À toutes les précarités. Car on ne peut décemment pas envisager, une fois la crise passée, de détourner à nouveau les yeux de celles et ceux qui participent grandement à notre prospérité sans avoir le moindre droit d’en récolter les fruits. Pour les personnes sans statut légal, il est temps que cesse l’hypocrisie fédérale– seul échelon à même de faire durablement bouger les lignes.

Je suis particulièrement heureux que le projet de loi sur les indemnisations que j’ai déposé, et qui permet à tou-te-s les travailleurs et travailleuses, indépendamment de leur statut légal ou professionnel, de bénéficier d’indemnités pour leurs pertes de gains, ait été adopté par le Grand Conseil en juin. De même que je me réjouis du crédit de 5 millions versé aux associations actives dans la distribution de denrées de première nécessité, que nous avons ardemment défendu, avec le groupe socialiste.

Je présenterai cet automne un plan de bataille original et ambitieux pour mener de front le combat contre la précarité. C’est un combat dans lequel le PS saura aussi s’engager avec vigueur et détermination. N’est-ce pas la raison même de notre engagement politique que cette indignation permanente face à la précarité et l’exclusion ? Si ce n’est pas nous qui apportons des solutions, qui d’autre le fera ?

 

 

Photo: Caravane de la solidarité

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