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Une présidence du Grand Conseil sous le signe de la jeunesse

Rencontre avec Diego Esteban, Président du Grand Conseil,
par Eloisa Gonzalez


Suite à l’élection de Salima Moyard au Conseil administratif de Lancy, Diego Esteban lui avait succédé au Bureau du Grand Conseil comme vice-président pour le Parti socialiste. Un an plus tard, il est devenu le plus jeune député – 27 ans – à accéder à la fonction de Président du Parlement genevois.

Secondo né à Genève, Diego est devenu suisse à 22 ans pour pouvoir voter, élire, et se porter candidat. Il a pourtant adhéré au PS avant sa naturalisation et a rapidement assumé des responsabilités de gestion de campagne, notamment pour les municipales de 2015 aux Trois-Chêne.

Sa prise de conscience politique s’est forgée autour d’injustices et de questionnements personnels, comme son expérience du harcèlement scolaire ou sa révolte face à la guerre en Irak comme citoyen états-unien, qui l’a rapidement confronté à des valeurs et aspirations qui pouvaient diverger de celles d’une partie de sa famille. S’en est suivi un intérêt pour les votations en Suisse comme les minarets ou le renvoi des « criminels étrangers ». Il a abouti à un attrait croissant pour le débat, à un engagement au sein des parlements de jeunes et à une fascination pour la politique parlementaire. C’est alors le début de son combat pour une meilleure représentation des jeunes en politique dans les instances décisionnelles et via des consultations renforcées.

Ainsi, l’accès à la fonction symbolique de premier citoyen du canton est le meilleur moyen pour lui de thématiser la nécessité de compter sur plus de jeunes dans les parlements où ils y sont sous-représenté-es. On leur reproche souvent leur manque d’expérience. Mais il aime à rappeler que « c’est nous qui allons devoir vivre le plus longtemps avec les conséquences des décisions politiques qui sont prises aujourd’hui. Quelque part c’est nous qui avons le plus à perdre ».

L’enjeu est donc aussi celui de responsabiliser les jeunes. Descendre dans la rue pour manifester est nécessaire, mais ne suffit pas. Sa nouvelle fonction permet de favoriser les rencontres et il souhaite l’utiliser pour faire changer le regard de certain-es, comme les membres du mouvement Extinction rébellion, qui peuvent rejeter ou se sentir exclu-es des institutions et les faire entrer dans le débat politique. Il compte sur le soutien de la Chancellerie et du DIP pour encourager la participation des jeunes et leur faire comprendre que « sans eux, on ne peut pas faire tourner la société démocratique. La politique n’est pas un monde à part. »

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