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Attention aux algorithmes qui font mâle !

Estelle Revaz
Artiste, violoncelliste

Dans la vraie vie, nous sommes malheureusement encore loin d’une égalité femmes-hommes avérée. Il y a bien sûr la question des salaires, celle de l’accès aux postes à responsabilités, mais aussi celle de la conciliation vie professionnelle-vie familiale qui n’est pas encore résolue et qui a des répercussions importantes, notamment au moment de la retraite. Ce n’est pas acceptable et il faut continuer de se battre sans relâche pour trouver des solutions concrètes. La loi sur l’égalité doit maintenant être appliquée intégralement et sans délais. Elle doit même être renforcée pour que des contrôles puissent être mis en place pour vérifier l’égalité salariale dans les entreprises. Un congé parental égalitaire doit pouvoir être proposé à l’échelle fédérale et un système de garde accessible et adapté à la pluralité des réalités professionnelles doit pouvoir être mis sur pieds rapidement. 

Dans le même temps, nous devons prendre conscience que l’arrivée de l’intelligence artificielle (IA) bouleverse nos fonctionnements. Nous devons donc être particulièrement vigilant-es si nous voulons préserver nos acquis en matière d’égalité. Prenons l’exemple d’une entreprise qui utiliserait l’IA pour embaucher en souhaitant objectiver le processus. Si son programme est nourri par des données qui reflètent le fait que, sur les 100 dernières années, les postes à responsabilités ont été quasi uniquement occupés par des hommes… eh bien le programme va en déduire que le genre est un critère de qualité et va, par conséquent, discriminer les dossiers féminins. Dans ce cas, l’utilisation de l’IA serait un terrible retour en arrière. Si le biais de genre est par contre anticipé et corrigé, alors les recommandations de l’IA constitueraient certainement un progrès en matière d’égalité. Grâce à cet exemple, nous pouvons facilement comprendre que nous sommes à la croisée des chemins.

En refusant d’investir suffisamment, la Suisse a accepté de déléguer la production de l’IA à la Chine et aux États-Unis. En attendant de voir comment l’Union européenne allait légiférer, la Suisse a accepté de déléguer l’encadrement légal de l’IA à l’UE. Soit. Mais la Suisse peut encore prendre la main sur un point fondamental… l’utilisation éthique de l’IA au service des droits humains. De par sa neutralité et le poids de ses institutions internationales, la Suisse serait parfaitement à même d’endosser ce rôle.

Le PS s’est toujours engagé pour plus d’égalité. Aujourd’hui, nous pouvons être particulièrement fières et fiers que le PS soit le seul parti au niveau fédéral à anticiper les problématiques d’égalité liées à l’arrivée de l’IA. 

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