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AVS 21 : Non à une réforme sur le dos des femmes

Laurence Fehlmann Rielle
Conseillère nationale

Le débat au Conseil national a confirmé le funeste projet de stabilisation de l’AVS qui prévoit l’augmentation de l’âge de la retraite des femmes à 65 ans avec de maigres compensations.

Pendant 6 ans seulement, les femmes nées entre 1959 et 1964 toucheront une rente augmentée de 50.- à 150 francs selon les salaires. Dans leur aveuglement idéologique ultralibéral, les parlementaires de droite ont été sourds aux protestations des femmes, notamment à l’appel des 300’000 personnes qui se sont manifestées contre la réforme. 

Certes, on peut concéder le fait qu’il faut renflouer le fonds de compensation AVS pour tenir compte de l’arrivée à la retraite de la génération du babyboom. Par la suite, la situation se normalisera. Néanmoins, il y a d’autres moyens de renflouer l’AVS sans faire passer à la caisse les femmes qui sont moins payées que les hommes et dont un tiers ne dispose pas d’un 2e pilier. Le fait de porter les cotisations salariales à 0,9% suffirait à passer le cap difficile. Ce serait une manière plus sociale de répartir les cotisations et serait aisément supportable.

L’argument de l’augmentation de l’espérance de vie, notamment chez les femmes (qui reste à démontrer sur la durée) n’est pas recevable. D’abord parce les progrès technologiques doivent servir à améliorer la qualité de vie et non seulement la productivité économique. Un projet de société qui prévoit d’allonger la durée du travail est dépassé. Ensuite, parce que les femmes prennent déjà en charge gratuitement ou de manière faiblement rémunérée la plus grande partie du travail éducatif, des tâches de soins et de soutien aux proches.

Le seul point positif qui a été adopté par le Conseil national est la contribution d’abord de 12 milliards issus des taux d’intérêt négatifs depuis 2015, puis de 1 à 2 milliards par année sur ces mêmes rendements. Mais ce point ne résistera pas au prochain passage du projet au Conseil des États.

Dans ce contexte, le référendum est inévitable et il est essentiel de faire couler ce mauvais projet dans les urnes afin de pouvoir remettre sur le métier une réforme véritablement sociale.

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