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Accueil préscolaire : encore une très chouette mauvaise idée de la droite…

Amanda Ojalvo et Sophie Demaurex
Conseillère municipale en Ville de Genève - Députée au Grand Conseil

Alors que la droite pense avoir trouvé la solution miracle pour ouvrir de nouvelles places de crèches, il est utile de rappeler comment fonctionne le système et surtout comment est-ce que nous en sommes arrivé-es là.

Ce métier est depuis longtemps occupé par des femmes, encore aujourd’hui plus de 93% des professionnel-les de l’enfance sont du genre féminin. Comme tout métier du CARE, ils et elles sont indispensables à la société mais peu reconnu-es et valorisé-es.

D’autant plus quand nous considérons que les familles confient la prunelle de leurs yeux tous les matins. Qui pourrait laisser ses enfants à une personne non qualifiée ? À une personne dont la confiance n’est pas évidente ?

A Genève, notre triste réalité est qu’il manque des places d’accueil. Que ces places coûtent beaucoup trop cher. Mais ce qui est tu par la droite, c’est qu’il y a aussi une pénurie de personnel qualifié ES, soit les éducateurs et éducatrices de l’enfance. Et sans elles et eux, les crèches ne peuvent tout simplement pas ouvrir.

Dans les années 1980, pourtant, la petite enfance a été défendue par Guy-Olivier Second puis Michel Rossetti, ce dernier n’ayant pas hésité une seconde à signer une lettre du jour dans la Tribune de Genève du 21 avril pour s’opposer à cette modification de loi proposée, nous citons, par des auteurs-rices qui « ignorent tout du fonctionnement des crèches ». Il est étonnant que la nouvelle génération du PLR ait oublié son héritage. Cette sensibilité et considération dont manque cruellement le domaine de la prime enfance ont été données par des hommes de droite.

Aujourd’hui, il est nécessaire de rappeler que les équipes éducatives œuvrent jour après jour pour offrir une qualité d’accueil, soutenir les familles dans leur parentalité. Ils et elles ne sont pas simplement auprès des enfants, une partie du travail se réalise hors présence des enfants ; rencontres entre professionnel-les, rencontres avec les familles, rédaction des observations et tenue des dossiers administratifs, préparation des activités et séquences ludiques du quotidien, sans oublier les relations avec les réseaux de professionnel-les quand nous avons besoin d’un-e spécialiste pour un-e enfant dans le besoin.

Il faut sortir des dogmes partisans, la petite enfance importe à la société dans son ensemble, peu importe la couleur de nos idées.

Plus que jamais, le temps est venu de considérer les enfants dans leurs premières années. C’est un débat d’idées, certes, mais aussi pragmatique.

Pourquoi est-ce que l’Etat ne prend en charge les enfants qu’à partir de leur entrée en scolarité ? La petite enfance est le premier maillon de la chaîne, ces enfants sont les adultes de demain. Des adultes qui devront faire des choix pour les plus anciens. Alors si nous voulons vivre nos dernières années de vie de manière sereine et en confiance, il est vital de permettre aux enfants d’avoir toutes les clés pour grandir dans de bonnes conditions. L’égalité des chances dès la naissance n’est pas une lubie, c’est une responsabilité que nous leur devons. Un service public pour la prise en charge préscolaire, un congé paternité digne de ce nom, un congé parental qui soutient la cellule familiale, voilà ce dont a besoin notre société. Pas d’une attaque sur les conditions de travail, mais bien de la considération pour ces métiers de l’ombre qui accompagnent nos enfants dans leurs premières années de vie qui sont cruciales.

En attendant, le 9 juin prochain, il faudra un NON massif à cette modification de la loi sur l’Accueil préscolaire. Mobilisez votre entourage et sensibilisez-les face aux fausses idées véhiculées par la droite.