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La transition numérique, un enjeu hautement politique !

Sami Kanaan
Conseiller administratif en Ville de Genève — Physicien, politologue

La transition numérique est omniprésente (formalités et achats en ligne, cybercriminalité, loisirs, applications professionnelles, gestion des données, réseaux sociaux, surveillance et contrôle, etc.) et constitue une révolution qui s’accélère de plus en plus. Il est objectivement très difficile de suivre le rythme des avancées technologiques et leur complexité croissante. Aujourd’hui, l’innovation numérique est principalement dictée par des impératifs soit commerciaux (avec notamment les géants que sont les GAFA), soit de contrôle de la part de pouvoirs publics, pas toujours selon des principes démocratiques et transparents. Raison de plus pour s’y intéresser de près en tant que municipalité de gauche et en tant que parti socialiste !

Les villes en général sont en bout de la chaîne institutionnelle et ne font pas les lois. Mais elles sont aux premières loges de la réalité des gens et peuvent s’engager en termes de sensibilisation, de projets, de prestations publiques, de débats. La Ville de Genève, sous mon impulsion, a développé dès 2020 une véritable politique publique en la matière[1], qui s’articule autour de quatre axes stratégiques :

  • Un numérique responsable : Promouvoir et mettre en œuvre un numérique écologique et éthique (par exemple pour la gestion des données ou l’impact environnemental du numérique)
  • L’inclusion numérique : Veiller à ce que le développement du numérique se fasse au bénéfice de la justice sociale et de l’inclusion, en réduisant la fracture numérique et en favorisant la participation citoyenne et l’autonomie
  • L’innovation numérique : Stimuler et soutenir les projets créatifs, dynamiques et innovants, issus du tissu local, que ce soit en matière de numérique artistique, économique ou citoyen
  • Des prestations numériques : Délivrer des solutions numériques simplifiées, transparentes et sécurisées pour faciliter l’accès aux prestations publiques, tout en préservant pour celles et ceux qui le souhaitent des accès humains, au guichet ou par téléphone

Que ce soit au sein de l’Union des Villes Genevoises (qui regroupe les 8 plus grandes communes du Canton et qui a publié une Charte numérique en 2019[2]) ou avec le Canton, notamment avec l’arrivée de notre camarade Carole-Anne Kast à la tête du Département cantonal des institutions et du numérique, nous cherchons à collaborer activement entre collectivités genevoises afin de développer une approche commune et des solutions mutualisées. Au niveau international, les réseaux de villes s’engagent dans ce domaine pour exiger plus de transparence, d’éthique et de gouvernance publique afin de cadrer les pratiques commerciales abusives et protéger les citoyennes et citoyens.


[1] https://www.geneve.ch/fr/actualites/dossiers-information/geneve-ville-numerique

[2] https://www.geneve.ch/fr/actualites/dossiers-information/geneve-ville-numerique/transformer-administration/charte-valeurs-numerique

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