Les résultats des sondages sont toujours à double tranchant, surtout lorsqu’ils sont positifs : à la joie de voir la campagne porter ses fruits se mêle une inquiétude fondée de voir la mobilisation baisser, mettant le résultat final en péril. Le mariage civil pour toutes et tous n’échappe pas à ce danger : bien que nous ayons perdu six points de pour cent lors du dernier sondage SSR, le « oui » reste à un niveau élevé. Cela peut paraître contre-intuitif, mais ce résultat nous demande de redoubler nos efforts jusqu’au 26 septembre. Cela pour trois raisons.
Un résultat de sondage n’est pas le résultat du vote
Tamedia rappelle à juste titre qu’autant le partenariat enregistré (2005) que l’extension de la norme raciste (2020) ont été acceptés avec des résultats bien inférieurs aux résultats des sondages. Un très bon résultat de sondage peut donc n’être qu’une simple fata morgana tant qu’il n’est pas confirmé dans les urnes.
La symbolique pas anodine du résultat
Combien de votant-es vous auraient accordé des droits fondamentaux ? 51%, 60%, 75% ? Cette question peut paraître provocatrice, mais mettez-vous à la place des personnes LGBT qui sont en train d’attendre un verdict populaire sur leur droit constitutionnel au mariage et à la famille. Le résultat du 26 septembre ne sera pas uniquement gravé dans l’histoire, mais dans les cœurs de celles et ceux qui étaient sur le front de cette campagne de votation durant des mois. Nous leur devons un résultat digne de l’importance de l’enjeu.
Penser aux combats futurs
On l’a dit et on l’a redit pendant la campagne : le mariage civil pour toutes et tous est un immense pas en avant. Cependant, il n’est pas la fin de l’histoire : si quelqu’un doute de la pertinence d’intensifier la lutte contre l’homophobie, comptez le nombre de nos affiches qui n’ont pas été simplement taguées et arrachées, non, qui ont été brûlées pendant la campagne. En douze ans de politique, je n’ai jamais vu cela. Le mariage civil pour toutes et tous aura servi, du moins je l’espère, à nous ouvrir les yeux sur l’urgence de combattre les discriminations envers les personnes LGBT en Suisse. Plus le résultat sera clair le 26 septembre, plus ces futurs combats pourront s’appuyer sur une base solide.
