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Mettre fin aux violences faites aux femmes : un devoir collectif

Yolanda Martinez et Vanessa Klein
Coprésidentes des Femmes socialistes genevoises

Chaque 25 novembre, la journée mondiale contre les violences faites aux femmes expose une réalité insupportable : des milliers de femmes vivent dans la peur et le silence. En Suisse, une femme sur cinq est victime de violences physiques ou sexuelles. À Genève, près de 4 000 femmes ont signalé des violences domestiques en 2022. Mais combien n’osent pas parler, par peur ou manque de soutien ? Les femmes migrantes, en situation précaire ou handicapées souffrent davantage.

Face à cette injustice, il est urgent d’agir.

Les structures d’accueil à Genève sont saturées. Il faut ouvrir davantage de refuges accessibles 24h/24 et mettre en place des équipes mobiles prêtes à intervenir en urgence. Ces refuges doivent offrir des services complets : soutien psychologique, conseils juridiques, accompagnement social.

Un tribunal spécialisé permettrait de traiter ces affaires rapidement. Les ordonnances d’éloignement doivent être immédiates et renforcées par des dispositifs comme le bracelet électronique. Des campagnes publiques sont nécessaires pour sensibiliser et encourager les signalements. Il faut aussi former les forces de l’ordre et les magistrat-es pour garantir une prise en charge rigoureuse et respectueuse. Enfin, des sanctions exemplaires et un suivi strict des agresseurs sont essentiels pour prévenir les récidives.

Les enfants exposés à la violence sont trop souvent oubliés. Des psychologues formé-es et des espaces adaptés doivent être mis à leur disposition pour les aider à surmonter les blessures profondes et briser le cycle de la violence.

L’indépendance économique est indispensable pour échapper à la violence. Un fonds d’urgence, simple d’accès, pourrait couvrir les besoins essentiels : logement, transport, garde d’enfants. Mais cela ne suffit pas. Des partenariats avec les entreprises doivent offrir des formations et des emplois adaptés, tandis que des logements abordables et un suivi personnalisé assureront une stabilité à long terme.

Les traumatismes nécessitent un suivi psychologique durable. Il faut proposer des groupes de parole et des consultations gratuites pour aider les victimes à retrouver confiance, autonomie et dignité. Ce soutien est une question de justice et de santé.

La lutte contre les violences faites aux femmes n’est pas l’affaire de quelques-un-es, mais une responsabilité collective. Les associations féministes, en première ligne, doivent être financées et intégrées dans les stratégies de lutte. Les écoles, lieux de culte, entreprises : chaque institution doit jouer son rôle. Certaines entreprises montrent l’exemple en accordant des congés spécifiques aux victimes ou en soutenant leur réinsertion professionnelle. Ces actions doivent devenir la norme.

L’éducation, les campagnes de sensibilisation et des lois fortes sont essentielles. Mais ce sont les engagements concrets qui feront la différence. Le 25 novembre c’est plus qu’une date, c’est un cri d’alerte. Il est temps d’agir !

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