En février, le Grand Conseil a adopté une loi visant à réduire la formation des enseignant-es de l’école primaire. Alors que le cursus actuel de 4 ans est indispensable pour former des généralistes polyvalent-es, à savoir des enseignant-es pouvant enseigner 14 disciplines sur 8 degrés, une réduction à 3 ans aurait des conséquences graves. En effet, selon la dernière étude PISA, la Suisse s’avère être plus inégalitaire que la moyenne des pays de l’OCDE en matière scolaire. Un écart qui se creuse depuis 2015 et qui démontre que l’origine socioéconomique et le parcours migratoire demeurent des facteurs déterminants de la réussite scolaire. Les études ont clairement établi une corrélation entre la longueur de la formation des enseignant-es et les résultats scolaires de leurs élèves.
Ainsi, supprimer une année d’études reviendrait tout simplement à affaiblir le niveau global de formation dont souffriraient en premier lieu les élèves les plus défavorisé-es. Cette loi est donc profondément discriminante et antisociale.
Cette réforme ne fait que confirmer le mépris que porte la droite genevoise à l’égard des premiers degrés de scolarité, où l’on se contente visiblement de « torcher des fesses » selon un député UDC, et le peu d’estime qu’elle accorde à l’enseignement public.
De plus, une réduction de la formation initiale induirait un report considérable sur la formation continue. Cette mesure ne permettrait donc aucune économie tangible au niveau cantonal, mais induirait au contraire des frais supplémentaires pour compenser à travers la formation continue le manque induit par la réduction de la formation initiale.
La Société pédagogique genevoise prône depuis plus de 30 ans une formation au niveau maîtrise pour les enseignant-es de la scolarité primaire. Elle combat la vision minimaliste de cette profession de la droite libérale et revendique une formation exigeante qui répond aux enjeux sociétaux de notre époque pour une école juste et égalitaire.