La droite n’est jamais à court d’idées en matière de baisses fiscales pour les plus riches. En l’occurrence, cet « allègement de l’outil de travail » soumis au vote coûterait environ 25 millions de francs au canton et 5 millions aux communes. Comment est-ce possible ? Concrètement, comme tout le monde, un-e propriétaire d’entreprise est soumis-e individuellement à deux impôts (revenu et fortune). Concernant le revenu, alors qu’un salaire est entièrement imposable, un-e grand-e actionnaire d’une société n’est taxé que sur 70% du dividende versé, ce qui représente déjà un privilège fiscal.
Or, le projet de réforme de la LIPP aménage un second privilège relatif à la fortune. En effet, cette loi instaure une réduction de l’impôt sur la fortune des actionnaires qui sont propriétaires à plus de 10% de leur société. Ils et elles bénéficieront d’une réduction de 80% lorsque la valeur du capital investi dans l’entreprise va jusqu’à 10 millions de francs et de 40% pour la part supérieure à 10 millions de francs.
3 raisons de voter NON
- NON à un projet socialement injuste. Présentée comme une baisse fiscale en faveur des PME, cette diminution bénéficiera principalement à 23 contribuables dont la valeur de la participation dépasse 30 millions, qui empocheront 500’000 francs chacun.
- NON à la politique des caisses vides. En mars, le Conseil d’État annonçait une baisse fiscale de 400 millions de francs. En ajoutant cette réforme de la LIPP, ces diminutions impliqueront avec certitude une nouvelle cure d’austérité pour le secteur public.
- NON à la guerre fiscale des riches contre les pauvres. Alors que l’inflation frappe durement le pouvoir d’achat, ce n’est pas vers des baisses fiscales pour les plus riches mais vers une hausse des prestations pour la majorité qu’il faut tendre. Ce projet est donc l’exact inverse de la direction à suivre !