EFAS : derrière ces quatre lettres apparemment innocentes se cache en fait un immense bouleversement du système de santé suisse. En effet, EFAS prévoit de désengager massivement les cantons du financement des hôpitaux, des soins aux aîné-es et de la médecine ambulatoire. Avec EFAS, la participation financière des cantons serait largement revue à la baisse (environ deux fois moins qu’aujourd’hui) et la différence serait payée par les assuré-es qui verront leurs primes encore augmenter. De plus, EFAS prévoit de remettre aux caisses le pilotage du système de santé et l’argent qui va avec. Aujourd’hui, les cantons financent directement les hôpitaux, les soins à domicile et les EMS. Avec EFAS, ils se limiteront à payer la facture que leur tendront les caisses-maladie. Et quelle facture ! 11 milliards de nos impôts que les cantons verseront chaque année aux caisses.
En installant les caisses aux commandes du système, on les nomme juges et par ties, créant ainsi un intolérable conflit d’intérêts. Elles vendront avec profit d’onéreuses assurances complémentaires qui permettront d’accéder aux meilleurs soins à celles et ceux qui en ont les moyens, tandis que les autres assuré-es paieront des primes plus chères pour des soins dé gradés. EFAS induira donc inévitablement une médecine à 2 vitesses.
3 raisons de voter NON
- Non à une nouvelle flambée des primes
Santésuisse (association faîtière des assureurs-maladie) évalue le transfert de l’impôt vers les primes à 4,9 milliards par an dès 2035 puis 9,6 dès 2040. Alors que la population attend avec angoisse, chaque automne, l’annonce de la hausse des primes, EFAS ne fera que péjorer une situation déjà explosive. - Non à une perte de contrôle démocratique
Alors que la démocratie directe est systématiquement valorisée dans les discours de la droite, celle-ci n’hésite pas à soutenir un projet parfaitement antidémocratique qui livre sur un plateau au secteur privé le domaine vital de la santé. - Non aux pleins pouvoirs pour les caisses-maladie
Déjà largement représentées au Parlement, les caisses-maladie pourraient désormais piloter directement une grande partie du système de santé. Notre santé est trop précieuse pour se retrouver à la merci de l’avidité d’acteurs privés !