L’identité électronique de la population suisse doit être pensée pour assurer un maximum de sécurité. La loi soumise au vote propose de délivrer un passeport numérique par des entreprises privées. Il faut la combattre pour que l’identité numérique reste dans les prérogatives de l’état.
Pour obtenir des services en ligne (achats, transactions financières, déclarations d’impôts, etc), il est généralement nécessaire de s’identifier au moyen d’un identifiant et d’un mot de passe. Toutefois, en Suisse, ces procédures ne sont pas encadrées par la loi et ne font l’objet d’aucune garantie de la Confédération quant à leur sécurité et leur fiabilité. C’est pourquoi le Conseil fédéral a préparé une modification de loi instaurant un système d’identification reconnu par la Confédération : l’identité électronique (e-ID).
Le principe d’une identité électronique n’est pas contesté: elle permettra d’éviter les fausses identités électroniques et ouvrira la porte à de nouveaux services numériques. Mais sa mise en pratique doit quant à elle rester une tâche centrale de l’État et ne doit pas tomber entre les mains des entreprises privées.
Or, avec cette modification, l’État ne délivrerait pas l’e-ID lui-même mais confierait cette mission à des fournisseurs privés. Le stockage et l’utilisation des données sur Internet relèveraient de la responsabilité d’entreprises privées malgré la sensibilité des données (transactions financières, déclarations d’impôts, dossiers médicaux, vote électronique, etc). Or, ces entreprises ont, par nature, pour objectif de générer du profit. Certaines pourraient être tentées de monnayer nos données ou de sous-estimer les besoins en matière de sécurité pour éviter le piratage. Le 7 mars, nous devons dire NON à la privatisation d’une tâche fondamentale de l’état.