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Swissport : l’Etat doit reprendre la main

Profitant de la fin des deux conventions collectives de travail protégeant ses employé-es, Swissport mène une entreprise minutieuse de démantèlement des conditions de travail et de salaire de son personnel. D’importantes baisses de salaires sont imposées, accompagnées d’une augmentation du temps de travail, par le biais d’un congé-modification, qui entraîne un licenciement en cas de refus de signature. C’est dans ce contexte délétère que des forces politiques élargies s’unissent pour défendre les salarié-es de Swissport et enjoignent l’Etat de reprendre la situation en main, en déposant une motion au Grand Conseil.

Active dans un secteur fortement touché par la crise sanitaire, Swissport a bénéficié des mesures liées à la réduction de l’horaire de travail (RHT) et perçoit donc depuis avril 2020, une indemnité correspondant à 80% des salaires de ses employé-es, versée par la Confédération. Après avoir profité de ces aides aux entreprises, Swissport ne laisse pas d’autre choix à ses salarié-es genevois-es que la précarité ou le chômage.

Reprendre le dialogue social
La majorité des partis siégeant au Grand Conseil estime que le Conseil d’Etat ne devrait pas laisser la situation se détériorer de la sorte. Les négociations doivent impérativement reprendre, afin de parvenir à conclure une CCT dans des délais aussi brefs que possible. Il est arrivé à plusieurs reprises que le Conseil d’Etat parvienne à trouver une porte de sortie honorable dans des conflits du même type par le passé, il faut donc qu’il prenne le lead dans ces négociations, et qu’il accompagne les acteurs et actrices de ce conflit dans une recherche de solution.

Exiger l’abandon des congés-modification
Mettre le couteau sous la gorge d’employé-es ayant déjà subi un conflit social de longue durée, marque une véritable attaque sur les conditions de travail et rompt définitivement le lien de confiance qui pouvait encore subsister entre l’entreprise et son personnel. La pratique du congé-modification avec à la carte une détérioration des conditions de travail et la volonté de mettre fin au dialogue social est parfaitement inacceptable. Le Conseil d’Etat doit exiger que ces congés-modification soient abandonnés et des conventions collectives conclues.

Faire pression quitte à dénoncer la concession
Le Conseil d’Etat a les cartes en mains. Swissport est au bénéfice d’une concession attribuée par l’Aéroport de Genève. L’Etat est donc en droit d’exiger que cette entreprise garantisse des conditions de travail décentes et adaptées au coût de la vie à Genève. Et si elle n’est pas en mesure de l’assurer, alors la concession devrait être rediscutée voire confiée à une entreprise plus respectueuse du partenariat social et offrant les conditions de travail et de salaire décentes.

Avec cette motion soutenue par une majorité des partis siégeant au Grand Conseil, l’on peut espérer mettre un terme rapide à ce conflit et renouer avec un dialogue social renforcé entre Etat, salarié-es, employeur et partenaires sociaux.

Lien vers la motion

  • Christian Dandrès, conseiller national PS, 079 738 23 66
  • Marjorie de Chastonay, députée Les Vert.e.s, 077 415 33 50
  • Jocelyne Haller, députée solidaritéS-Ensemble à Gauche, députée, 076 382 01 82
  • Daniel Sormanni, député MCG, 076 379 64 07
  • Xhevrie Osmani, députée PS, 076 224 09 92
Thématiques associées: Économie

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