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Horaires des magasins : la droite tente un nouveau passage en force

Par 63 voix contre 33, la majorité de droite du Grand Conseil a adopté le projet de loi 11715-A modifiant la loi sur les heures d’ouverture des magasins (LHOM). Ce texte autorise l’ouverture des commerces jusqu’à 17h le 31 décembre et deux dimanches par an sans condition préalable d’une convention collective de travail (CCT) étendue. Le PS genevois dénonce un vote scandaleux qui fait fi de la volonté populaire et constitue un recul inacceptable pour les droits des salarié-es.

Coup de canif dans la démocratie et le partenariat social

Les partis de droite du Grand Conseil (UDC-PLR-LC-LJS-MCG) viennent de faire une nouvelle démonstration du peu de cas qu’ils font de la volonté populaire et du dialogue social.

La question des horaires d’ouverture des magasins est un long serpent de mer. Pour mémoire, en 2016, le peuple genevois consentait finalement à l’ouverture de trois dimanches par an à la condition expresse qu’existe dans la branche une CCT étendue. Ce mécanisme indispensable vise à garantir des conditions de travail décentes pour le personnel de la vente, un secteur majoritairement féminin et caractérisé par des salaires parmi les plus bas du canton.

Le projet de loi adopté aujourd’hui balaie ce compromis en supprimant l’exigence de CCT, ouvrant grand la porte à une dérégulation sans garde-fous. Un vote qui trahit les engagements pris à l’époque et qui feint d’ignorer l’opposition de la population à un tel projet, pourtant clairement exprimée.

Une mesure inutile et néfaste

L’affaiblissement des conditions posées à l’ouverture dominicale aggrave la précarité des employé-es du commerce de détail, en imposant des horaires supplémentaires sans compensation adéquate. Elle complique la conciliation entre vie professionnelle et vie privée, dans un secteur où celle-ci est déjà passablement difficile.

Alors que les partisans de la loi prétendent que l’extension des horaires renforcerait la compétitivité face au commerce en ligne et au tourisme d’achat, les études montrent que cet argument est infondé. Le véritable enjeu réside dans le pouvoir d’achat des ménages, et non dans la flexibilisation des horaires. Pire, cette dernière promet même de renforcer la pression sur les petits commerces, qui ne disposent souvent pas de ressources suffisantes pour s’aligner sur les pratiques des grandes enseignes.

Rendez-vous – une nouvelle fois ! – dans les urnes

Face à cette nouvelle attaque du patronat et de la droite contre les droits des travailleur-euses, le PS genevois annonce d’ores et déjà son plein soutien au référendum que ne manqueront pas de lancer les syndicats.

Ne laissons pas la majorité bourgeoise poursuivre son entreprise de détricotage de nos acquis sociaux ; mobilisons-nous une fois encore pour défendre des conditions de travail dignes, dans le secteur de la vente comme partout ailleurs !

Contacts :

  • Léna Strasser, commissaire à l’économie et autrice du rapport de minorité
  • Romain de Sainte Marie, commissaire à l’économie
  • Matthieu Jotterand, chef du groupe socialiste au Grand Conseil
  • Thomas Wenger, président du PS genevois
Thématiques associées: Économie , Emploi

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