Le Grand Conseil était saisi lors de cette plénière de plusieurs projets visant à modifier la législation dans le domaine du logement. La majorité de droite élargie, emmenée par le PLR, a systématiquement fait primer les intérêts des milieux immobiliers sur ceux de la population.
Le combat des Socialistes en faveur d’un accès équitable à des logements abordables pour toutes et tous s’est heurté au refus de la majorité d’un contrôle des attributions de logements en zone de développement, objectif d’un projet de loi déposé par le groupe socialiste en 2019. En refusant qu’une part de ces logements soient attribués par l’État selon des critères précis et objectifs, calqués sur la situation et le besoin réel des candidat-es, la droite laisse les coudées franches aux propriétaires et aux régisseurs pour favoriser celles et ceux qui leur sont le plus favorables. Les « petits arrangements entre copains » ont encore de beaux jours devant eux…
Face à cette réalité, la mise en place de prêts étatiques pour le financement jusqu’à 15% des fonds propres demandés lors de l’achat d’un bien immobilier (PL 13028-A) n’est que de la poudre aux yeux. Alors qu’elle laisse miroiter un soutien décisif, cette mesure n’aura en réalité pour effet qu’un encouragement au surendettement et une surchauffe probable du marché immobilier, dont l’offre ne permet déjà pas de répondre à la demande et encore moins de satisfaire les besoins prépondérants de la population. Pis encore, cela fera porter à la collectivité le risque financier des juteuses opérations des promoteurs immobiliers !
Il en va de même du vote du PL 13036-A qui, en appliquant à la vente de biens immobiliers la même exigence absurde d’une durée de résidence minimale que celle introduite pour le logement social, n’apporte aucune solution réelle aux problématiques du logement à Genève. Entrée en vigueur il y a à peine deux ans, le doublement de cette durée s’agissant des logements subventionnés a d’ores et déjà montré ses limites, son application se heurtant à la complexité des situations individuelles et se traduisant dans des décisions injustes et inéquitables.
Deux autres projets de lois du PLR (PL 13025 et PL 11400), qui mettent gravement en danger à la fois la protection des locataires contre les résiliations (retour des congés-ventes) et la construction de logements sociaux (par un détournement du fonds LUP) ont heureusement pu être renvoyés en commission… Un heureux sursis.
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Alors qu’une petite minorité des habitant-es de notre canton a les moyens financiers de se porter acquéreur d’un logement, les partis de la droite traditionnelle et leurs allié-es opportunistes de LJS et du MCG (qui se prétendent pourtant défenseurs des classes populaires) continuent d’orienter la politique du logement vers les seuls intérêts de ces quelques privilégié-es.
Le problème à Genève n’est pas celui de l’accession à la propriété, mais celui de l’accès à un logement décent et adéquat ; contre les attaques orchestrées par la droite, défendons le droit au logement pour toutes et tous, sans privilèges !