A 57 voix contre 21 du PLR, le Grand Conseil a accepté un projet de loi permettant d’ouvrir le système de bourses aux étudiant-es de l’Institut universitaire de formation des enseignants (IUFE). Le groupe socialiste a naturellement soutenu cette proposition et a salué un pas important dans la lutte contre la précarité financière des enseignant-es stagiaires, concernant laquelle il avait lui-même déposé une motion.
Pour rappel, les enseignant-es du secondaire doivent être titulaires d’un double master, à savoir qu’ils et elles doivent d’abord obtenir un master disciplinaire (mathématiques, histoire, géographie, etc.) avant de valider un master pédagogique, délivré par l’IUFE, qui les prépare à enseigner. De ce fait là, ils et elles se trouvaient jusqu’alors exclu-es du système de bourses et prêts d’études, lequel limitait ces aides aux « études menant au premier master ».
Or il faut rappeler que l’âge moyen des étudiant-es de l’IUFE est relativement élevé (35 ans), de sorte qu’ils et elles sont nombreuses et nombreux à devoir assumer une charge de famille. Par ailleurs, en raison à la fois du statut unique du corps enseignant à Genève et des exigences intercantonales formulées par la Conférence suisse des directeurs cantonaux de l’instruction publique (CDIP), la possibilité pour les enseignant-es stagiaires de se former en emploi (stages dits « en responsabilité », rémunérés) est désormais fortement limitée. Le coup de grâce est venu en 2020 par le refus, par la majorité de droite du Grand Conseil, de tous les nouveaux postes demandés au budget par le Conseil d’Etat.
Cette situation est source d’une grande précarité chez les enseignant-es stagiaires, dont les conditions de formation se sont très nettement dégradées au cours des dernières années et mêmes décennies. Pour tenter de remédier à cela, les Socialistes avaient déposé une motion, qui a été traitée conjointement au PL 12944-A (tout en faisant l’objet d’un rapport séparé).
Si cette dernière n’a pas trouvé de majorité en commission, le groupe se réjouit néanmoins de l’acceptation du PL 12944-A amendé, qui constitue un bon compromis, soutenu à la fois par les auditionné-es et par une très large majorité du parlement.
Lire le rapport de la commission de l’enseignement supérieur