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Lutte contre les discriminations fondées sur le genre: le statu quo est maintenu

Session des 1er et 2 février 2024

Attaquées frontalement par l’UDC, qui ne demandait pas moins que leur abrogation, deux lois sur l’égalité et la lutte contre les discriminations ont heureusement été épargnées par la majorité du Grand Conseil. Une motion socialiste qui demandait la création d’un label cantonal pour distinguer les entreprises ayant pris des mesures concrètes afin de promouvoir l’égalité des genres dans la sphère professionnelle a en revanche été retoquée par 52 voix contre 26 (PS et Vert-e-s).

Pour mémoire, cette motion, déposée en mai 2019, visait à encourager les entreprises actives dans notre canton à adopter diverses mesures visant à faciliter, pour leurs salarié-es, la conciliation entre vie professionnelle et vie familiale (congé paternité ou parental, aménagements du temps de travail, télétravail, solutions de garde sur le lieu de travail, etc.) et à maintenir un environnement professionnel sain et non sexiste (via une information et des formations à destination des salarié-es sur les questions de discriminations liées au genre, une représentation équitable des genres à tous les niveaux de la hiérarchie, etc.).

S’inscrivant en faux par rapport au discours de la droite bourgeoise selon laquelle tout semble aller pour le mieux dans le meilleur des mondes, le groupe socialiste a rappelé que plus de 40 ans après l’inscription dans la Constitution du principe de l’égalité entre les femmes et les hommes, celle-ci n’est toujours pas réalisée dans les faits et de très (trop) nombreuses inégalités demeurent – en particulier dans le domaine professionnel. Malgré des textes constitutionnels et légaux limpides, des inégalités salariales qui ne sont expliquées par aucun facteur objectif pertinent persistent ainsi (près de 40% des écarts constatés).

Sans aucunement prétendre résoudre le problème des inégalités de genre avec l’instauration d’un label, les Socialistes ont rappelé que ce type de mesure incitative a déjà fait la preuve de son efficacité dans d’autres domaines (notamment celui de la formation ou encore de l’agriculture, par exemple, avec les labels Bio Suisse, GRTA, etc.).

Las, la majorité de droite n’a rien voulu entendre et n’a pas hésité, pour se justifier, à se retrancher derrière des arguments hasardeux et parfois même franchement choquants, comme celui des prétendues « aspirations naturelles » des femmes et des hommes en termes de carrières professionnelles…

Le groupe socialiste a en particulier tancé le MCG, qui s’est élevé contre la création de ce label pour l’égalité des genres, mais dont l’ex-Conseiller d’État Mauro Poggia est à l’origine même de la création d’un autre label, celui dit « 1+ pour tous », qui vise à reconnaître les entreprises et collectivités qui embauchent des chômeur-euses – à condition bien sûr (préférence cantonale oblige!) que celles et ceux-ci résident à Genève…

Lire le rapport de la commission de l’économie sur la motion « Label égalité femmes- hommes : encourageons les entreprises à s’engager sur la voie de l’égalité »

Thématiques associées: Économie

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