La gauche s’est trouvée minorisée au moment du vote d’un projet de loi visant à plafonner les dépenses et améliorer la transparence du financement des campagnes électorales. A 50 voix contre 30 (PS et Vert-e-s), l’entrée en matière a été refusée. Déçu-es mais pas surpris-es, les Socialistes ont rappelé une nouvelle fois leur attachement à un fonctionnement plus ouvert et plus démocratique, en matière de campagnes comme dans le reste de la vie politique.
Enjeux majeurs pour garantir le bon fonctionnement de notre démocratie, le plafonnement des dépenses engagées dans le cadre d’une campagne électorale et la transparence du financement (montants et origine) sont essentiels pour permettre aux citoyen-nes de garder la main sur le processus électoral et empêcher les dérives.
Ceci est d’autant plus vrai dans un monde dans lequel les outils offerts par les nouvelles technologies permettent de décupler les moyens d’influence du comportement électoral, qui est désormais possible à très grande échelle (on se souvient du scandale impliquant Facebook et la société Cambridge Analytica, intervenus dans le cadre de plusieurs campagnes politiques).
En se basant sur les montants moyens aujourd’hui investis par les principaux partis politiques, le projet de loi soumis au vote des député-es proposait de plafonner les dépenses à 2 francs par électeur-ices (soit environ 540’000 francs par campagne en l’état actuel du corps électoral, un plafond somme toute très raisonnable). En cas de non-respect de cette limite, une sanction aurait été prononcée, consistant en le retrait d’un nombre de sièges proportionnel au dépassement.
Le groupe socialiste a rappelé que le PS, lui, s’est quoiqu’il en soit toujours engagé à faire preuve de la plus grande transparence à l’égard des montants alloués dans le cadre des différentes campagnes qui jalonnent la vie politique genevoise et suisse. Vivant en outre essentiellement des dons et cotisations de ses membres, ainsi que du reversement partiel des jetons de présence de ses élu-es, le vote de ce projet de loi n’aurait donc eu pour ainsi dire aucune incidence pour la vie de notre parti.
Mais naturellement, celles et ceux qui ne peuvent en dire autant, UDC en tête, sont les mêmes qui aujourd’hui ont choisi de s’opposer, une fois encore, à la mise en place d’un cadre clair et contraignant. Tant et aussi longtemps qu’ils et elles seront majoritaires, renforcer la transparence et le contrôle démocratique dans notre système politique semble, hélas, bien illusoire…
Lire le rapport de la commission des droits politiques et du règlement du Grand Conseil