Une très courte majorité a accepté une modification de la Constitution interdisant le port de signes religieux au Grand Conseil et dans les conseils municipaux.
Pourtant, les membres du Parlement ou d’un délibératif ne sont pas des agent-es de l’État. Ils et elles représentent la population dans sa diversité et répondent de leurs actes devant leurs électeurs et électrices. C’est pourquoi, au regard de la liberté confessionnelle, une interdiction des signes religieux ne répond à aucun intérêt public et est disproportionnée. Le peuple devra donc voter sur une réforme contraire à la Constitution.
Notre Cour constitutionnelle avait déjà annulé une disposition semblable prévue dans la loi sur la laïcité, et en fera donc très vraisemblablement de même cette fois encore. Il est d’autant plus dommage de déranger le peuple pour cette réforme illégale qu’elle s’en prend à un problème inexistant: à part une élue PLR qui a trouvé adéquat de se coiffer d’une passoire pour dénigrer les femmes dont elle ne partage pas les choix, le port de signes religieux est inexistant au Grand Conseil et très rare dans les conseils municipaux, sans que cela n’ait posé le moindre problème.