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Fiscalité: une nouvelle fois, la droite affiche son mépris pour la justice sociale

Session des 1er et 2 février 2024

A 64 voix contre 31, la majorité de droite a fait barrage à un projet de loi qui prévoyait de revenir sur la baisse d’impôts de 12% votée en 1999, à l’initiative du PLR. Cette baisse a naturellement profité en priorité aux plus hauts revenus et généré un manque à gagner certain pour l’Etat. Face à une droite engoncée dans ses dogmes et son clientélisme, le groupe socialiste a défendu – en vain – le principe de la progressivité de l’impôt et le retour d’un taux plus élevé pour les très hauts revenus, afin de financer les prestations dont la population a besoin.

Dans le détail, ce projet de loi aurait permis à l’État de retrouver des recettes fiscales conséquentes, grâce à un apport supplémentaire chaque année de l’ordre de 170 millions. Cette manne aurait pu constituer une source de financement extrêmement bienvenue pour les prestations sociales nécessaires à la population (dont les besoins sont en constante augmentation ces dernières années) ainsi que pour la transition écologique dans laquelle le Canton doit urgemment s’engager.

Surtout, les Socialistes ont rappelé que ce projet de loi visait moins de 3% des contribuables, parmi les plus riches de ce canton, soit potentiellement un maximum de 9’000 personnes au total. Alors que la courbe actuelle de l’imposition « s’aplatit » pour ces revenus situés en queue de distribution (tandis que les plus modestes et la classe moyenne, eux, paient le prix fort), un relèvement du taux d’imposition tel que proposé aurait représenté un effort financier tout à fait marginal pour ces très riches contribuables.

Face au mépris et à l’arrogance affichée par la droite (la Conseillère d’État Nathalie Fontanet ayant même, en marge de ces débats fiscaux, appelé à liquider ces « projets de loi qui polluent l’ordre du jour [du Grand Conseil] » (sic!)), les Socialistes ont rappelé que ce sont bien les travailleur-euses, et non les rentier-es assis-es sur une immense fortune, qui créent la richesse et contribuent à l’attractivité de notre canton.

Finalement, la droite, à court d’arguments, s’est contentée d’agiter, comme à son habitude, le chiffon rouge de la fuite des capitaux. Une menace fantoche qui en réalité n’est étayée par aucune preuve empirique solide, s’agissant en particulier d’un hypothétique manque à gagner pour l’État (le départ de quelques-uns des contribuables, à supposer qu’il se produise effectivement, pouvant être compensé par la contribution supplémentaire des autres).

Mais cela, les partis bourgeois n’en ont cure, eux qui préfèrent servir la soupe à leurs riches électeur-ices plutôt que renforcer les mécanismes de solidarité et la redistribution par l’impôt. Une nouvelle occasion manquée pour la justice fiscale à Genève.

Lire le rapport de la commission fiscale

Thématiques associées: Fiscalité

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