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Lutte contre les épidémies : le Parlement reprend la main

Session du Grand Conseil des 18 et 19 mars 2022

A l’issue d’un vote extrêmement serré (46 voix pour et 45 contre), une majorité composée de la gauche et de l’UDC a accepté un projet de loi socialiste permettant d’enfin poser un cadre légal clair, précis et durable au port obligatoire du masque. Loin d’être anodine, une telle mesure pose en effet de nombreuses questions légales et sociétales, et si le cœur de la crise du COVID-19 semble heureusement derrière nous, il est à craindre que des « états d’exception » similaires à ceux que nous avons connus à cette occasion se reproduisent dans un futur pas si lointain.

Or pour emporter l’adhésion de la population et n’exclure personne de la vie publique (économique, sociale, culturelle), les mesures sanitaires de lutte contre la propagation du virus doivent être strictement encadrées. Le projet de loi voté contient à cet égard plusieurs points essentiels, en particulier s’agissant de dérogations possibles au principe d’obligation. Sont notamment prévus : la mise à disposition de masques à prix coutant, voire gratuits pour les bénéficiaires de prestations sociales et pour accéder aux services publics, des exemptions pour les enfants en dessous d’un certain âge ainsi que pour les personnes en situation de handicap, ou encore un encouragement à l’utilisation de dispositifs alternatifs transparents pour les personnes que le masque traditionnel empêche de communiquer. Face à la désinvolture des opposant-es à ce projet de loi, les député-es socialistes ont rappelé à quel point cette crise a pu être difficile à vivre pour certaines personnes en situation de handicap, notamment les personnes sourdes et malentendantes, qui se sont retrouvées, de fait, exclues des lieux publics pendant près de deux années. Les Socialistes se réjouissent ainsi que le Parlement ait pu reprendre la main pour qu’à l’avenir, la lutte contre les épidémies ne se fasse pas au prix de l’exclusion des personnes précaires ou vulnérables.

Plus globalement, au cours d’un débat concernant divers autres objets touchant à la politique sanitaire et à la gestion de crise, le groupe a insisté sur le besoin de mettre en place une véritable politique de gestion des risques transparente, planifiée et efficace, impliquant en particulier la production locale de matériel stratégique en suffisance (masques, tests, etc.) et la garantie de son accessibilité à l’ensemble de la population. Enfin, il a été rappelé la nécessité structurelle de renforcer massivement notre système de santé, et ce sur la base d’un financement solidaire et d’une plus grande justice fiscale.

Thématiques associées: Santé

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