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Refus d’entrer en matière sur une amélioration des conditions à l’école primaire

Session des 21 et 22 mars 2024

La majorité UDC-PLR-LC-MCG-LJS a balayé un projet de loi socialiste qui proposait de réduire le nombre d’élèves par classe et d’améliorer le taux d’encadrement à l’école primaire. Qualifiée de « farfelue » par la droite, cette double proposition aurait pourtant permis de garantir la qualité de l’enseignement dans les premiers degrés de la scolarité obligatoire, période cruciale en matière de lutte pour l’égalité des chances et contre la reproduction des inégalités sociales.

On le sait, les premières années de la scolarité sont souvent décisives pour la suite des parcours individuels. C’est en effet dès le plus jeune âge que se mettent en place les mécanismes de la reproduction sociale. A cet égard, améliorer le taux d’encadrement des jeunes élèves et leur accès à la « ressource enseignante » est crucial pour soutenir, en premier lieu, les élèves issu-es de milieux défavorisés et ainsi lutter pour plus d’égalité.

Correspondant au ratio entre le nombre d’élèves et le nombre d’enseignant-es (exprimés en équivalent temps plein (ETP)), le taux d’encadrement est le reflet des moyens humains mis au service de l’enseignement. Passé d’environ 14 élèves par enseignant-e au début des années 1990 à plus de 17 au cours de la décennie suivante, ce taux n’a depuis jamais baissé, faute de ressources suffisantes pour répondre à l’augmentation des effectifs. En ce qui concerne le nombre moyen d’élèves par classe, il se situait au 31 décembre 2020 à 20,1 dans l’enseignement primaire régulier. A cette date, 314 classes comptaient plus de 22 élèves.

Le projet de loi déposé proposait ainsi de fixer à 18 ou moins (au lieu de 20 actuellement) la moyenne admise, à l’échelle du canton, du nombre d’élèves par classe primaire, et à 22 (au lieu de 24 actuellement) le nombre maximum d’élèves au sein d’une même classe. Pour tenir compte des spécificités et besoins accrus des écoles du réseau de l’enseignement prioritaire (REP), ces valeurs maximales auraient été abaissées de 2 pour les établissements concernés. En ce qui concerne le taux d’encadrement, les Socialistes proposaient de le fixer à 16 élèves par enseignant-e au maximum, respectivement 14 au sein des écoles du REP (un taux qui correspond à celui qui était observé au début des années 1990 pour l’ensemble des établissements du degré primaire).

Pour ce faire et pour garantir l’allocation chaque année des ressources nécessaires, le projet proposait finalement d’inscrire dans la loi le caractère contraint des charges budgétaires découlant de ces dispositions. Celles-ci n’auraient dès lors pu faire l’objet d’aucun marchandage dans le cadre des discussions budgétaires annuelles au Grand Conseil.

Comme la rappelé le groupe socialiste, de telles mesures permettraient d’améliorer significativement l’environnement de travail et le climat scolaire, mais aussi et surtout d’augmenter le temps à disposition du corps enseignant pour le suivi individuel des enfants, et ce afin de pouvoir prendre en compte les besoins de l’ensemble des élèves et lutter, dès le plus jeune âge, contre le décrochage scolaire. L’école genevoise en sortirait renforcée, au bénéfice de toutes et tous et en premier lieu de celles et ceux pour qui l’entrée dans l’institution scolaire s’accompagne d’un certain nombre de défis et de difficultés.

Hélas, la majorité de droite a balayé toutes ces considérations, prétextant ne pas avoir les moyens matériels d’améliorer la situation actuelle – de laquelle elle semble par ailleurs fort bien s’accommoder. Le PS genevois ne peut que regretter ce manque d’ambition et poursuivra naturellement son combat pour la formation et l’égalité des chances.

Lire le rapport de la commission de l’enseignement, de l’éducation, de la culture et du sport

Thématiques associées: Éducation et formation

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