Triste sort également pour l’initiative « Climat urbain », qui a été refusée par la majorité de droite (54 voix contre 40 et 1 abstention). Le texte avait néanmoins toutes les chances d’être validé rapidement en votation populaire, si le principe de l’élaboration d’un contreprojet ne s’était pas – hélas – imposé de justesse, à 47 voix contre 44 et 1 abstention.
Le groupe socialiste a fustigé la torpeur conservatrice de la majorité en matière de partage de l’espace public, majorité qui s’est quant à elle bornée à répéter que l’initiative serait « illusoire », « trop chère », « trop complexe ». Des arguments bien maigres face à l’urgence climatique et au double défi qu’il nous faut relever, à savoir lutter à la fois contre les causes et les conséquences du dérèglement climatique, autrement dit diminuer massivement nos émissions de gaz à effet de serre tout en préparant nos villes à se défendre contre les îlots de chaleurs.
Pour y parvenir, l’initiative proposait une piste simple, pragmatique et efficace : prendre, chaque année pendant 10 ans, 1% de voirie publique dédiée au transport individuel motorisé (TIM) et l’allouer aux espaces verts, aux trottoirs, aux transports publics (TP) et aux pistes cyclables. Ceci dans 13 communes urbaines du canton.
En commission, aucune des personnes auditionnées n’a remis en cause ni la pertinence de l’analyse ni les intentions du texte. Quant à la proposition de contreprojet formulée par le Conseil d’Etat, consistant à unir différents projets de loi dans une loi-cadre sur le climat, celle-ci ne convainc pas. Ces textes sont d’ores et déjà déposés et seront quoiqu’il en soit votés, indépendamment de l’initiative.
Les Socialistes ont opposé à cette proposition non crédible l’exemple de la Ville de Saint-Gall qui, confrontée à la même initiative, a formulé un contreprojet solide et ambitieux, prévoyant la réallocation, pour 1/3 à la végétalisation et pour 2/3 à la mobilité douce et aux TP, de 200’000 m² d’espace public actuellement dédiés au TIM.
Le groupe socialiste ne se fait aucune illusion sur les motivations de la majorité à élaborer un contreprojet, et reste convaincu qu’en l’espèce, il n’y a rien à retirer du travail parlementaire. Il travaillera toutefois, par principe et en accord avec les valeurs défendues par le PS, dans le sens d’un texte qui soit le plus ambitieux possible. A ce stade toutefois, il soutient sans réserve le texte de l’initiative et espère que celui-ci finira par s’imposer en votation populaire.
Lire le rapport de la commission d’aménagement du canton