A 51 voix contre 28 et 10 abstentions, les député-es ont refusé d’entrer en matière sur un projet de loi socialiste qui proposait d’instaurer une taxe sur les caisses automatiques des grandes surfaces. Le produit de cette taxe aurait notamment été affecté à la formation professionnelle et continue, dans l’idée de soutenir la reconversion professionnelle d’employé-es congédié-es. Avant le vote final, plusieurs demandes de renvoi en commission ont été formulées, mais celles-ci ont toutes été refusées par la droite. Cela aurait pourtant permis de poursuivre la – nécessaire et urgente – réflexion sur la question de l’employabilité et de la reconversion professionnelle des salarié-es dont l’emploi est amené à disparaître en raison de la numérisation des tâches. De surcroît, en pesant ainsi sur l’emploi, le développement de l’automatisation menace dangereusement le financement de nos assurances sociales (les robots, en effet, contrairement aux employé-es, ne cotisent pas !). Or la droite, qui s’oppose au principe d’une taxe sur les robots, fait également barrage à toute piste de financement alternative (via une augmentation de l’imposition sur les bénéfices par exemple) proposée par les partis de l’Alternative. En d’autres termes, alors même qu’elle n’a aucune solution concrète à offrir, elle s’empresse de clore le débat ! Mais celui-ci devra avoir lieu, que cela nous plaise ou non – et le plus tôt sera le mieux si nous ne voulons pas voir s’écrouler tout l’édifice des droits sociaux si durement acquis.