Ma première motion demandait de reconduire le programme national de lutte contre la pauvreté et d’adopter une stratégie nationale. Elle a obtenu une majorité au Conseil national lors de la session de printemps. Le PS avait en effet demandé la tenue d’une session extraordinaire sur la pauvreté. En Suisse, 8,7 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté et 4,2 % de la population active est concernée. Si la lutte contre la pauvreté est du ressort des cantons et des communes, la Confédération a le devoir constitutionnel de coordonner les actions menées. Un programme national existe mais il arrive malheureusement à échéance cette année et le Conseil fédéral ne semble pas pressé de le reconduire. Une seule option : lui forcer la main en obtenant une majorité au parlement. Au vu de la composition de ce dernier, le pari était ambitieux. Un gros travail de sensibilisation a donc été nécessaire. Il a fallu informer et convaincre un par un les 246 parlementaires du palais fédéral. Il a fallu construire un argumentaire solide et répondre aux questions et inquiétudes de chacune et chacun. Il a aussi fallu s’assurer que les acteurs concernés (les cantons, les villes, les communes, les ONG) prennent position dans les temps. Et puis, il a fallu manœuvrer pour déjouer les velléités d’une poignée de parlementaires très motivé-es à faire couler le programme. Durant les dernières heures, le travail est devenu très collectif, aussi avec nos allié-es des autres partis. Heureusement, l’humanisme et la raison ont finalement pris le dessus : un très beau signe d’espérance.
Lutter contre la pauvreté : enfin une prise de conscience à Berne
Estelle Revaz
Conseillère nationale
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Artiste, violoncelliste