Aller au contenu directement

L’auberge des Vergers : une fabrique de lien dans le circuit court alimentaire

Par Timothée Fontolliet,
Conseiller municipal en Ville de Genève et Vice-président de la coopérative de l’Auberge des Vergers


Comment construire un quartier vivant ? Quelle est la place de l’alimentation locale dans la construction d’un nouveau quartier ? Ces questions, les futur-es habitant-es de l’écoquartier des Vergers, à Meyrin, ont essayé d’y répondre plusieurs années avant d’emménager.

Dans un contexte de construction de nouveaux quartiers en périphérie de l’agglomération genevoise, un des principaux risques est de construire des « cités-dortoirs », dans lesquelles les liens entre habitant-es, cultures et générations sont rares. Pour éviter cela, le projet de l’Auberge des Vergers a été pensé comme une « fabrique de liens », un catalyseur social, trait d’union à la fois intergénérationnel et interculturel, permettant à toutes et tous de vivre une expérience sociale et culturelle dans une structure valorisant les démarches durables, locales et solidaires. Pour cela, l’établissement compte sur la restauration participative. Concept inédit, cette dernière se base sur des plats proposés et réalisés par les membres coopérateur-trices, encadré-es par une petite équipe professionnelle. La cuisine devient ainsi un magnifique outil pour créer du lien entre hôtes-cuisinier-ères, client-es, voisin-es et autres visiteurs et visiteuses de passage. Une parenthèse sociale et conviviale se crée naturellement autour de préparations aussi cosmopolites que leurs auteur-es.

Visant à intégrer une boucle alimentaire en circuit court dénommée « de la fourche à la fourchette », l’Auberge des Vergers s’inscrit aussi dans une réflexion autour de l’offre alimentaire. Avec d’autres acteurs, elle intègre une synergie de quartier qui veut créer du lien à tous les échelons entre producteur-trices et consommateur-trices. Comment ? En mettant en place une agriculture vivrière au sein même du quartier ; en incitant des transformateur-trices – boucher-ère, boulanger-ère, fromager-ère – à s’installer à proximité ; en montant un supermarché paysan destiné à renforcer le lien avec les productrices et producteurs locaux ; et finalement en créant une auberge participative où chacun-e viendra profiter d’un moment convivial autour d’un repas local.

En résumé, une boucle où des aliments biologiques et de saison ne parcourent que quelques centaines de mètres avant d’atterrir dans une assiette préparée avec amour par un-e voisin-e. Une utopie ? L’Auberge des Vergers est là pour vous prouver le contraire.

Photo: Guillaume Megevand

A lire aussi

Sortir du “masculin universel”

Covid-19 : les communes au plus près des habitant-es

Conseil d’État : une année de présidence plutôt particulière