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Quelle place pour le PS dans une commune de droite ?

Par Bernard Pinget
pour la section du PS Veyrier – Troinex


Aux élections municipales, on vote plus pour une personne que pour un parti. En témoignent les dynasties qui occupent les fauteuils des exécutifs dans certaines communes. Et l’appartenance politique des « fils-filles de » ne différant presque jamais de celle de la génération précédente, la tendance est à la stabilité. Ainsi, sauf grosse surprise, Veyrier s’apprête à élire en mars prochain deux Conseiller-ère-s administratif-ive-s dont les pères les auront précédé-e-s dans leurs fonctions. S’y ajoutera un siège pour le PLR, depuis longtemps parti hégémonique de la commune – zone villas oblige. Le PS, quant à lui, n’a jamais accédé au Conseil administratif veyrite, et cela ne changera pas cette fois-ci, puisqu’aucune candidature ne s’est déclarée.

Quant au Conseil municipal, nos difficultés de recrutement n’ayant jamais été aussi aiguës, il n’est pas exclu que, pour la première fois depuis 45 ans, notre parti n’y soit simplement pas représenté.

Alors, « fin de l’histoire » pour le PS à Veyrier ? Non : la section Veyrier-Troinex continuera d’exister même dans le cas où nous n’arriverions pas à déposer une liste de gauche, et préparera un retour en 2025.

Un mantra en vogue voudrait que le clivage gauche-droite appartienne au passé. Mais proclamer cela aujourd’hui revient de fait à enterrer la gauche, et avec elle l’aspiration à l’égalité, la remise en question du règne exclusif de l’argent et l’espoir d’un avenir respirable (au propre et au figuré). Car invariablement, chaque fois que la gauche fléchit, la sainte trinité pétrole-croissance-flexibilité-du-travail vient dicter sa loi.

C’est pour échapper à cette droitisation aveugle que la mobilisation de toute personne porteuse des idéaux socialistes prend tout son sens. Au niveau de la politique communale déjà, car c’est là que nos convictions peuvent avoir leurs premiers effets concrets !

À droite, on s’engage en politique pour conserver des avantages et on peut compter sur le soutien d’une communauté de notables. Les choses sont différentes à gauche : il faudra parvenir à faire entendre une voix dissonante et nous commencerons souvent par être minorisés, voire ignorés. Mais chaque petit succès compte et vient renforcer les défenses immunitaires du corps social contre les virus qui, à moyen terme, menacent de mort la démocratie.

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