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Champ-Dollon, ou l’indignité dans la privation de liberté

La prison fait souvent office de sujet tabou, trop peu abordé en société, alors qu’il mérite toute notre attention.

En 2020, le Tribunal fédéral admet que le centre pénitentiaire de Champ-Dollon viole les articles de la Constitution fédérale ainsi que de la Convention européenne des Droits de l’Homme (les deux plus hauts textes de loi que doit respecter la Suisse, respectivement au niveau national et international). En effet, Champ-Dollon violerait l’interdiction de torture ainsi que d’autres droits humains lors des détentions provisoires. Cela n’est pas nouveau, ce centre carcéral a été l’objet de nombreuses polémiques en 2007 et 2016, notamment lorsque les HUG y ont découvert une grande hausse des tentatives de suicide.

Des témoignages affirment que les détenu-es restaient enfermé-es 22 à 23 heures par jour, avec comme espace personnel seulement 3,7 m2.
En mars 2020, en pleine pandémie, 650 personnes sont incarcérées dans un espace prévu pour 400 ; cela n’est pas normal.

Enfin, pour terminer cette énumération de problèmes liés au centre pénitentiaire de Champ-Dollon, le requérant de l’affaire « Bardali c. Suisse » devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme s’est plaint du « manque d’activités sociales ou récréatives, de la température élevée et des moisissures dans la cellule ainsi que de la mauvaise aération, de l’impossibilité de prendre une douche tous les jours et des restrictions quant aux visites et appels téléphoniques ».

La plainte du requérant ayant été exposée, je laisse les lectrices et lecteurs décider si les conditions de vie des détenu-es sont tolérables. Oui, la prison est un lieu de punition, mais elle ne doit pas être un lieu de torture.

Le système nord-européen des prisons serait un exemple à suivre. En effet, celles-ci sont plus axées sur la réinsertion que sur la punition en elle-même.

Si certaines organisations anti-pénitentiaires sont pour l’abolition totale des prisons, il conviendrait de trouver un juste milieu en les rendant dignes et plus humaines.

Federico Di Napoli
Membre du comité directeur de la JS genevoise

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