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Initiative pour l’avenir : pourquoi l’urgence climatique est socialiste

Entretien avec Thomas Bruchez
Vice-président de la JS Suisse

La JS Suisse a lancé « l’initiative pour l’avenir ». Elle vise à établir un impôt de 50% sur la part des successions de plus de 50 millions pour financer des mesures pour répondre à l’urgence climatique. La gestion bourgeoise de la crise est un échec car elle est centrée sur la responsabilité individuelle, les mécanismes marchands et un solutionnisme technologique, sans changer les fondements structurels du capitalisme.

C’est quoi une politique climatique sociale ?
C’est une politique climatique financée de manière juste. Ce n’est pas à la majorité de la population de la financer mais aux ultra-riches qui profitent le plus du système à l’origine de la crise. Mais elle est aussi socialement juste dans les mesures à mettre en place. Personne ne doit subir les conséquences de la transformation écologique de la société, que ce soit dans le domaine du travail (reconversions professionnelles), du logement (rénovations énergétiques pas à la charge des locataires) ou des services publics.

Donc l’idée est de faire payer le prix de la crise aux ultra-riches et pas aux travailleurs et travailleuses ?
Exactement. On estime que les 10 familles les plus riches de Suisse sont responsables, par leurs investissements, d’autant d’émission de CO2 que 92% de la population suisse ! Cet enjeu est bien plus important que la consommation directe et malheureusement bien trop peu thématisé. Notre initiative est complémentaire à celle pour un fonds climat qui vise à permettre des investissements importants dans un certain nombre de domaines. Mais elle est plus transformatrice car elle propose un mode de financement juste et vise à transformer notre économie.

Votre initiative est donc une campagne pour parler de notre projet de société et essayer de rallier de nouveaux membres ?
Ce n’est pas juste une récolte de signature, mais bel et bien une campagne lancée dans toute la Suisse. Parce qu’il y a urgence et qu’on ne va pas attendre 4 ans jusqu’à la votation. Il s’agit de produire une prise de conscience. Le but est d’aller dès maintenant à la rencontre de la population, de politiser et de susciter l’espoir. De créer des espaces de débat autour de cette initiative pour discuter des mesures climatiques à mettre en œuvre. Pour politiser la jeunesse mais aussi l’ensemble de la société. La JS souhaite montrer la dimension à la fois sociale et systémique de l’urgence climatique et se faire entendre !

→ À signer sur www.juso.ch

Eloisa Gonzalez-Toro
Commission de l’économie, des finances et de l’emploi — Membre du comité directeur

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