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Mais pourquoi veut-on la peau de l’UNRWA ?

L’UNRWA (Agence de l’ONU pour les réfugié-es de Palestine) créée en 1949 par les Nations Unies pour aider la population palestinienne à gérer son quotidien est devenue, au fil des ans, incontournable. En effet, sans une solution politique pour la population palestinienne, à savoir l’établissement d’un État indépendant et viable, l’UNRWA pourvoit aux prestations indispensables à la population, en particulier à Gaza (éducation, santé, etc.).

Or, depuis la tragédie du 7 octobre dernier, avec le massacre perpétré par le Hamas sur des civil-es israélien-nes, les autorités de ce pays ont redoublé leurs attaques contre cette agence. Il faut rappeler qu’Israël la considère comme une entrave à sa politique colonisatrice et discriminatoire.

Néanmoins, les deux enquêtes, tant interne qu’externe, notamment celle pilotée par l’ancienne ministre française Catherine Colonna ont blanchi l’UNRWA des accusations de collusion avec le Hamas, même si des recommandations ont été formulées pour améliorer la neutralité de l’organisation. À noter qu’Israël n’a jamais documenté les accusations de liens supposés de collaborateurs de l’UNRWA avec le Hamas.

Que se passe-t-il au Parlement ?

Lors des discussions sur le budget 2024, la droite du parlement s’est acharnée sur l’UNRWA quand la question de l’aide humanitaire au Proche-Orient a été traitée. Sur un budget de plus de 80 milliards de francs, le montant de 20 millions destiné à l’UNRWA a été l’objet de discussions intenses et passionnelles qui ont abouti à une demi-mesure, à savoir que le Conseil fédéral devait consulter les commissions de politique extérieure avant de libérer cette subvention. On peut aussi relever que le chef du département des affaires étrangères n’a soutenu l’UNRWA que mollement.

Soulignons aussi le fait que l’ambassade israélienne fait un travail intensif de lobbying auprès des partis de droite qui multiplient les interventions de nature idéologique en se basant sur des sources totalement biaisées telles que l’ONG « UN Watch ». Ils se disent hypocritement favorables à soutenir l’aide humanitaire pour le peuple de Gaza…mais pas à travers l’UNRWA. Le CICR, l’EPER, l’UNICEF ont pourtant réitéré à plusieurs reprises qu’elles ne pourraient pas reprendre les prestations délivrées par l’UNRWA. Rien n’ébranle l’entêtement de ces partis et en tous cas pas la détresse des Palestinien-nes. On en veut pour preuve la motion acceptée par le Conseil national pour suspendre immédiatement toute subvention à l’UNRWA !

Pendant que la plupart des pays européens ont repris leur soutien à cette organisation, la Suisse subit un dégât d’image catastrophique l’année où l’on commémore les 75 ans des Conventions de Genève !

Les soutiens inconditionnels au gouvernement extrémiste d’Israël et de son Premier Ministre B. Netanyahou feraient bien de prendre conscience qu’ils sont du mauvais côté de l’histoire.

Laurence Fehlmann Rielle
Conseillère nationale

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